- Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat ; ici représenté par le Ministre près le Président ;
- Honorable Président de l’Assemblée Nationale ;
- Honorable Président du Bureau d’âge du Senat ;
- Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
- Honorables Députés et Sénateurs ;
- Mesdames et Messieurs, les Membres du Bureau du Conseil Supérieur de la Magistrature ;
- Excellences Messieurs les membres du Gouvernement ;
- Leurs éminences les Représentants des confessions religieuses ;
- Mesdames et Messieurs, Membres du Corps diplomatique et Représentants des Organisations Internationales ;
- Messieurs les Ambassadeurs des Pays signataires de l’Accord-cadre ;
- Monsieur le Représentant Spécial a.i. du Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unis et Chef de la MONUSCO ;
- Monsieur le Coordonnateur du Mécanisme National de Suivi de l’Accord ;
- Mesdames et Messieurs, distingués invités en vos titres et qualités respectifs, tout Protocol observé.
C’est pour nous un honneur de nous tenir du haut de ce perchoir de ce beau cadre de l’hôtel du Gouvernement pour prendre parole au nom de la Société Civile de la République Démocratique du Congo à l’occasion de la commémoration du 8ème anniversaire de « l’Accord Cadre pour la Paix, la sécurité et la Coopération pour la République Démocratique du Congo et la Région » dit « Accord Cadre d’Addis-Abeba.
Dans sa forme et son fond, l’Accord Cadre signé le 24 février 2013 visait à créer des conditions d’une solution définitive aux guerres à répétition dans l’EST de la République Démocratique du Congo ; raison pour laquelle la Société Civile l’avait surnommé « Accord d’espoir ».
Huit ans après sa signature, il nous semble opportun de jeter un regard évaluatif aux fins d’en dégager les défis et les acquis pour déboucher aux perspectives.
La Société Civile s’était approprié de cet accord et a mobilisé ses énergies pour accompagner sa mise en œuvre dans toutes les étapes du processus ainsi bien au niveau national, régional, qu’international.
A cet effet, la Société Civile a agi sur 3 axes d’intervention à savoir le plaidoyer, le monitoring et la sensibilisation
S’agissant du plaidoyer :
Nous avons plaidé en faveur de l’adoption de certaines lois essentielles relatives à la réforme de la Police et d’armée.
Nous avons également plaidé en faveur de la redéfinition et la redynamisation du mécanisme DDR, démobilisation, désarmement et réinsertion en apportant une approche communautaire. C’est de la Société Civile qu’est venue cette notion, qui consiste à impliquer les communautés locales en renforçant leurs participation surtout sur le volet économique dans l’accueil et l’intégration des ex combattants ;
La Société Civile a plaidé et œuvre pour la mise en place d’un PLAN DE PAIX ;
Lors de notre participation au forum national sur la décentralisation en décembre 2019, nous y avons formulé bien de recommandations pertinentes notamment :
- Le recensement de la Population congolaise en délivrant à chaque congolais une carte d’identité.
Quant à la sensibilisation : - La Société Civile a organisé les foras de paix et de cohésion sociale au Nord et au Sud-Kivu en associant des acteurs clés qui engagent les communautés ;
- La Société Civile a vulgarisé le contenu de l’Accord-Cadre ;
- Nous avons organisé des activités des rapprochements civilo-militaires
- Nous avons aussi appuyé le déploiement des unités de la PNC et l’organisation des tribunes d’expressions populaires ;
- Le Cadre de Concertation National de la Société Civile et la plateforme sociale, Dynamique Communautaire pour la Cohésion sociale et le Développement « DYCOD-RDC », ont lancé une campagne nationale sur la cohésion sociale et l’unité nationale. Il s’agit d’une campagne portée par 565 organisations de la Société Civile disséminées à travers les 26 Provinces de la République Démocratique du Congo, en vue de consolider la paix et la stabilité dans une approche de transformation des conflits tout en consolidant l’identité nationale.
Déjà à travers cette campagne, la Société Civile a jeté les bases d’une large appropriation des réformes électorales et de gouvernance participative.
Parlant du monitoring : - En date du 28 au 29 février 2020, le Cadre de Concertation National de la Société Civile a organisé un atelier national sur la mise en œuvre de l’Accord Cadre d’Addis-Abeba à l’occasion du 7ème anniversaire ;
- En septembre 2020, la Société Civile s’est dotée d’un référentiel contenant les éléments essentiels de réformes électorales en République Démocratique du Congo.
Par ailleurs, les résultats des consultations nationales initiées par Son Excellence Monsieur le Président de la République auxquelles nous avons participé, ont permis de reconfigurer la majorité parlementaire au service du peuple et renforcer le moral de la nation sur les aspects socio-économiques et sécuritaires.
Certes que les efforts ont été fournis aussi bien par l’Etat congolais que par les autres parties prenantes pour la mise en œuvre de l’Accord-Cadre. Cependant, sur terrain, il se constate encore des atrocités des groupes armés nationaux et étrangers opérant dans certaines entités à l’EST de la République Démocratique du Congo.
Les derniers événements macabres survenus au Nord-Kivu en début de la semaine en sont un exemple éloquent. La Société Civile se joint aux institutions de la République Démocratique du Congo pour condamner avec la dernière énergie l’assassinat ignoble de l’Ambassadeur de la République d’Italie et son garde du corps ainsi que son chauffeur congolais, crime qui s’ajoute à des milliers d’autres commis dans cette partie du territoire national qui jusque-là restent impunis.
La paix est tributaire de la Justice.
Nous attirons l’attention de la justice nationale et internationale sur son rôle dans la répression des crimes en vue d’assurer une pédagogie aux auteurs présumés de manière à mettre fin au cycle répétitif des violences dans la région.
Excellence Monsieur le Président de la République,
Distingués invités ;
Faut-il mentionner ici que sur les 6 engagements que l’accord avait prévu pour la République Démocratique du Congo, notre pays, s’est débattue tant bien que mal à les exécuter, cependant, on n’a pas senti la volonté des autres Etats d’exécuter leurs engagements ; Il faudra envisager une perspective d’une approche bilatérale et multilatérale des parties de manière à ne pas considérer singulièrement la République Démocratique du Congo.
Au regard du chemin parcouru, il y a lieu d’envisager une réorientation stratégique de l’accord car le contexte qu’avait prévalu lors de sa signature a évolué. Par conséquent, il pourrait intégrer les éléments contextuels ci-après: - La mise en place d’une nouvelle feuille de route commune pour la participation à stabilisation et la cohésion sociale à l’EST de la République Démocratique du Congo ; ce qui peut permettre de sauver les vies humaines face aux violences des groupes armés,
- La nécessité de mobiliser les intelligences pour promouvoir une appropriation plus manifeste de l’Accord-Cadre par toutes les parties prenantes car il reste un outil par excellence pour bâtir une paix durable non seulement en République Démocratique du Congo mais également dans la région ;
- La nécessité de décentraliser le Mécanise National de Suivi de l’Accord-Cadre dans les provinces plus affectées les conflits armés ;
- l’implication des communautés locales dans l’identification des meilleures pratiques à pérenniser pour relever les défis liés à mise en œuvre ;
- Les mesures innovantes dans la lutte contre les groupes armés locaux et étrangers notamment par le renforcement des capacités d’action des FARDC, la PNC et les autres services de sécurité ;
- L’évaluation des actions de la MONUSCO en vue de réorienter ses actions vers une dynamique de capitalisation des acquis et le transfert des compétences aux institutions nationales pour pérenniser son action ;
Pour finir ce mot, il nous semble judicieux et indiqué de remercier Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, pour les efforts combien louables qu’il ne cesse de conjuguer pour rétablir la paix et la sécurité particulièrement dans la partie EST de la République Démocratique du Congo afin de matérialiser la mise en œuvre de l’Accord-cadre.
L’occasion faisant le larron, qu’il nous soit permis également de féliciter Son Excellence Felix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO pour sa prise de fonction en qualité de Président en exercice de l’Union Africaine ; ce qui donne à la République Démocratique du Congo d’agir en double qualité pour la mise en œuvre de l’Accord-Cadre.
Nous espérons que les conclusions des présentes assises feront l’objet d’un séminaire d’induction aux membres du prochain Gouvernement issu de l’Union Sacrée de la Nation en vue de promouvoir la réalisation des engagements de la République Démocratique du Congo et la concrétisation des réformes tant attendues.
La société Civile de la République Démocratique du Congo réitère son engagement à œuvrer aux côtés des institutions de la République et du Gouvernement en vue de relever le niveau des Droits Humains, de la cohésion et de l’Unité Nationale, promouvoir la justice et l’Etat de droit selon la vision du Chef de l’Etat. Tous ces éléments réunis consolideront à coût sûr la Paix et le développement dans notre Pays.
Que l’Eternel Dieu bénisse la République Démocratique du Congo
Que vive la République Démocratique du Congo
Que vive la paix en République Démocratique du Congo et dans la Région des Grands Lacs
JE VOUS REMERCIE
Masharikirdc
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