RDC/ POLITIQUE : Maître Idesbald Byabuze Katabaruka avait écrit au Chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo en 2020 pour lui exhorter à la sauvegarde de l’accord de Nairobi signé avec l’honorable Vital Kamerhe; n’est-ce pas une prophétie ? ( Lettre ouverte)

Avec pour objet: « Sauvegarde de l’Accord de Nairobi », l’enseignant et avocat au barreau du Sud-Kivu, Monsieur Idesbald Byabuze Katabaruka avait adressé en date du 28 février 2020 avant même l’arrestation de Vital Kamerhe une lettre ouverte à Son Excellence Monsieur le Président de la République Démocratique du Congo dont notre rédaction vous réserve aujourd’hui la primeur et l’intégralité.

Monsieur le Président,

Si la période de souhaits du nouvel an est passée pour le commun des mortels, l’occasion et l’opportunité nous obligent à vous présenter nos vifs encouragements pour vos actions en cours de réalisation et d’autres projetées pour cette année 2020.

Le devoir patriotique nous oblige par ailleurs à attirer votre bienveillante attention sur la nécessité de sauvegarder l’Accord conclu à Nairobi entre vous et votre cher Directeur de Cabinet, nous citons l’Honorable Vital KAMERHE.

Pas un jour ne passe sans que le nom du précité ne défraie la chronique de la part de certains compatriotes, adversaires politiques, censeurs improvisés des mœurs et autres donneurs de leçons agissant dans une espèce d’autisme, de cécité et d’amnésie volontairement méchants.

En 1989, lorsque les étudiants de l’Université de Kinshasa portèrent leur choix sur notre modeste personne en qualité de Dirigeant Sectionnaire de la J.M.P.R. (Porte-Parole), nous apprîmes déjà les règles et les mécanismes de la coalition en vue de l’exercice du pouvoir : le strict respect des partenaires et le caractère obligatoire des conventions comme principes sacrés.

L’Accord de Nairobi ne déroge en rien à ce qui fut convenu entre les deux grandes personnalités que vôus êtes. Alors qu’à ce jour, rien ne laisse présager d’un désaccord ou d’un désamour dans le tandem TSHISEKEDI — KAMERHE, des malins s’emploient à torpiller ledit accord avec l’espoir de vous diviser et freiner ainsi l’élan du changement que vous impulsez. Des tribunaux populaires inondent les réseaux sociaux allant des attaques abjectes à la vie privée de Monsieur KAMERHE aux prétendus tripatouillages dans les deniers publics. Comme en 2009, lorsque nous primes, dans une lettre ouverte intitulée « Tant qu’il est temps », le courage patriotique d’écrire à votre prédécesseur Joseph KABILA Kabange que lui et son ancien collaborateur et fidèle Vital KAMERHE alors Président de l’Assemblée Nationale, que les deux frères siamois de la politique congolaise venaient d’être séparés par une main experte d’un obscur chirurgien, nous nous faisons aujourd’hui le devoir de conjurer la survenue de pareil malheur pour la Nation congolaise.

Le peuple congolais n’est pas dupe, moins encore la population de ia Province du Sud-Kivu. Ici comme dans toutes les provinces du pays, existe un panthéon de grands hommes qui fécondent la mémoire collective, orientent les citoyens dont ils sont les défenseurs, les représentants et interlocuteurs légitimes auprès des décideurs. Ainsi, le Sphinx Etienne TSHISEKEDI pour le grand Kasai ; l’infatigable Antoine GIZENGA pour l’ancien Bandundu, le Visionnaire Katangais des premières années de l’indépendance Moïse TSHOMBE, le Prophète Simon KIMBANGU pour le Congo central.

De même, la province du Sud-Kivu aligne ses icones : le Premier Ministre Faustin BIRINDWA, l’homme de Dieu Monseigneur Christophe MUNZIHIRWA, le Professeur et Chercheur LURHUMA Zirimwabagabo, l’intègre Professeur Jean-Charles MAGABE, le patriarche Anicet KASHAMURA, l’inégalable Docteur et Prix Nobel de la Paix 2018 Denis MUKWEGE et l’homme subissant des tirs croisés de toutes parts, Vital KAMERHE.

L’atypisme de ce dernier est à la mesure de ce qu’il sait seul être : animal politique au sens vrai du mot ayant accumulé l’expérience de gestion des hommes et de la chose publique ; fin négociateur pour la paix et le devenir de la République pendant les temps les plus difficiles (Gaborone, Addis-Abeba, Rome, Sun-city, Genève, la Saint Sylvestre, et recemment encore Nairobi-fo dément de votre leadership commun pour la conduite de I’Etat). Ce parcours on ne plus élogieux énerve ceux de nos compatriotes aux discours creux et incendiaires après que nombre d’entre eux aient roulé leurs bosses dans des rébellions qui ont ensanglanté et retardé notre cher pays.

Monsieur le Président, permettez-nous de vous dire qu’à l’évocation du nom de l’Honorable Vital KAMERHE, tous les Sud-Kivutiens sans considérations politique, sociale, confessionnelle, d’âge ou de sexe, tous les sentiments sont de fierté pour ce digne fils de notre Province. Dans la foule des grands leaders politiques provinciaux, l’homme a su se démarquer au point de paraître aujourd’hui comme le seul capable de fédérer les sympathies et les énergies de toute notre population autour de votre vision commune.

En effet, face aux chants stridents des sirènes et autres marchands d’illusions, mine de rien les Sud-Kivutiens entendent et comprennent, ils voient et discernent ; ils notent et se souviennent telles sont leurs particularités. De tout ce qui précède, force est de vous dire respectueusement que les hommes, les femmes et les enfants de la province du Sud-Kivu refusent de faire droit à la moindre qualification infamante sur leur leader et sur votre propre personne.

Tout en vous souhaitant plein succès pour la tâche ardue qui est la vôtre, nous vous prions de croire, Excellence Monsieur le Président de la République, au soutien indéfectible de nous tous pour mener à bon port la République Démocratique du Congo pendant ce quinquennat que le peuple congolais a daigné vous confier.

Idesbald Byabuze Katabaruka