En marge de la journée mondiale de la Radio, célébré le 13 Février de chaque année depuis 2011, les journalistes de Goma avec l’appui de l’ONG La Benevolecja organisent depuis ce jeudi 16 Février 2023 deux journées de réflexion sur l’apport de la « Radio dans la recherche et la consolidation de la paix au Nord-Kivu».
L’activité qui regroupe plusieurs journalistes des radios, télévisions, medias en ligne, les autorités étatiques, et ecclésiastique et qui se déroule dans la salle Bakanja a été ouverte officiellement par le chef de la mission de La Benevolencija, Monsieur Nielsen Witanene, sous la moderation de Messieurs Serge Bisimwa, coordonnateur du projet média de Benevolencija pour le dialogue au Nord-Kivu et Tuver wundi de l’ONG Journaliste en danger.
L’objectif de cette journée est de rassembler un échantillon représentatif des responsables des radios, des organisations de la société civile, des confessions religieuses, des porteurs d’armes, des militaires, policiers, des autorités administratives qui travaillent dans le contexte explicité ci-haut pour réfléchir sur les axes urgents à développer pour que les radios du Nord Kivu puissent résister aux dangers actuels des conflits armés.
En effet, les participants ont réfléchit sur les défis, les faiblesses, les succès et les opportunités qu’offrent les radios dans le Nord Kivu, dans la recherche de la paix particulièrement dans les zones des conflits armés .
Les participants ont suivi plusieurs exposés dont: l’exposé sur la journée mondiale de la radio, une journée instituée par l’Unesco. A cet effet, le représentant du REMED est revenu sur les exemples concrets des radios qui œuvrent pour la paix.
Notons que la question de la sécurité du journaliste pendant la période des conflits a été débattue et à ce sujet, des cas concrets sur terrain et des conseils pratiques ont étés épinglés par Tuver Wundi, représentant de JED au Nord-Kivu. Ici, un état des lieux a été fait au sujet particulièrement de l’état des radios détruites, récupérés, les journalistes menacés, en déplacement, etc
Pour sa part, Monsieur Jacques Vagheni du CORACOM a présenté Prix Johann Philipp pour la liberté d’expression et d’opinion reçu le 04 Décembre 2022, un prix reçu par CORACOM et dédié à tous les journalistes qui travaillent dans des conditions difficiles au Nord-Kivu.
Abordant la question de la responsabilité des journalistes, il a été indiqué que les journalistes, aussi membres de ces communautés ethniques ou tribales en conflits peinent à respecter l’éthique et la déontologie de leur métier. Ils sont confrontés à une difficulté de vérifier les faits et d’arriver à un traitement éditorial qui facilite la paix et la compréhension entre les différentes couches de la société. La population en déplacement quant à elle, elle se trouve souvent manipulée par des fausses informations qui sont relayées par des radios localement.
C’est pour cette raison que madame Rosalie Zawadi , Présidente de l’UNPC au Nord-Kivu a rappelée les notions de base sur l’éthique et la déontologie du journaliste congolais en période des conflits armés. Ici le cas du communiqué du CSAC interdisant aux journaliste d’accorder la parole aux rebelles du M23, a été soulevée. Pour ce faire, il a été conclu de privilégier la vie du journaliste que de se conformer à une loi manifestement inopportune.
L’ expérience de l’initiative des journalistes déplacés dénommée « Sauti ya wahami » a été présentée. Cette expérience est sortie des contextes sécuritaires et économiques dans lesquels les radios fonctionnent à l’intérieur de la province du Nord-Kivu.
Notons que Sauti ya wahami est né par le souci de voir que les populations en déplacement ou en refuge peinent à trouver les informations fiables qui leur renseignent sur la vie de leurs zones de déplacement, d’accueil ou de refuge dans les langues de leurs communautés.
Cette initiative vient répondre à la problématique selon laquelle certaines radios couvrent des rayons d’action très limitées faute d’équipements, du nombre des personnels bénévoles, de formation de leurs personnels, d’accessibilité des zones en conflits, de sources d’informations fiables dans des zones reculées, etc
Précisons qu’en RDC, la radio reste l’un des médias les plus fiables et les plus utilisés, selon différents rapports des organisations d’appui aux médias. Cette capacité unique de toucher le public le plus large signifie que la radio peut façonner l’expérience de la société dans la diversité, être l’arène où toutes les voix peuvent s’exprimer, être représentées et entendues pour devenir véritablement un outil de promotion de la paix et du vivre ensemble. Cependant, les contextes politique, sécuritaire, économique et humanitaire du Nord-Kivu ne facilite pas l’émergence de cet outil de changement de mentalité.
Notons que pour des raisons d’instabilité dans la région, des nombreuses radios ont été détruites par les rebelles, d’autres ont été contraintes de fermer leurs portes suite aux menaces, d’autres ont renvoyé leurs personnels par manque de moyen et manque de sécurité, d’autres sont inféodées par leurs promoteurs ou les porteurs d’armes dans les zones où elles exercent.
Dans un contexte extrêmement flou, il a été prouvé que la liberté d’informer d’une manière neutre et impartiale a presque disparue. Plusieurs stations de radio communautaires ont été reprises par des groupes armés.
Pour la petite information depuis juillet 2019, l’ONG La Benevolencija met en oeuvre la deuxième phase de son projet régional « MEDIAS POUR LE DIALOGUE ».
Ce projet couvre les Provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri en RDC, ainsi que les Provinces du Rwanda et du Burundi, frontalières avec la RDC.
Blanchard Pataoli
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