Le Basket-ball, mine de rien, est devenu la prédilection des Gomatraciens et sa revanche sur le football dit sport-roi a le droit d’être racontée. Sauf que là n’est pas notre préoccupation.
La raison pour laquelle ma plume suinte tient du fait du premier sacre national de l’ASB VIRUNGA de Goma, acquis à la sueur, et même au sang (Blessures de La Joie et Yannick). Voyageons ensemble dans le temps, à travers ce texte pour comprendre le « pourquoi du comment ».
𝙎𝙖𝙫𝙞𝙚𝙯-𝙫𝙤𝙪𝙨 𝙦𝙪𝙚 𝙑𝙞𝙧𝙪𝙣𝙜𝙖 𝙣’𝙮 𝙨𝙚𝙧𝙖𝙞𝙩 𝙢ê𝙢𝙚 𝙥𝙖𝙨
La saison 2021-2022, celle des titres à la pelle, a totalement transformé le statut de l’ASB VIRUNGA. Elle en a fait une équipe conquérante, capable de titiller le toit du pays. Le triplé mythique (EUBAGO- LIBANOKI-KIVU STARS INTERNATIONAL), auréolé par une demi-finale de Coupe du Congo à Lubumbashi a confirmé l’entrée dans la cour des grands des hommes de Mays BWENDE (à l’époque).
Comme on le dit souvent, » 𝙇𝙚 𝙥𝙡𝙪𝙨 𝙙𝙪𝙧 𝙣’𝙚𝙨𝙩 𝙥𝙖𝙨 𝙙𝙚 𝙢𝙤𝙣𝙩𝙚𝙧 𝙖𝙪 𝙩𝙧ô𝙣𝙚, 𝙥𝙡𝙪𝙩ô𝙩 𝙙’𝙮 𝙙𝙚𝙢𝙚𝙪𝙧𝙚𝙧 « . Désormais, pour Bienvenu BOLANGI et ses camarades, il s’agissait de garder leur statut de « porte étendard » de la province du Nord-Kivu, malgré un début de saison poussif. (Torpillé par SHEM en finale de Kombe La Kyeshero et inexistant en championnat local)
Incapable de tenir son rang, car dépourvue de son entraîneur Mays BWENDE, celui qui en a fait une des meilleures équipes du congo, parti chez AMI BK, l’ASB Virunga a même vécu la catastrophe. L’actuel champion du Congo, comme par hasard, n’a jamais disputé les playoffs de l’Entente Urbaine de Basket-ball de Goma la saison passée.
Vous êtes donc nombreux à vous demander par quelle magie les Vert et blanc sont aujourd’hui champions du Congo. Et bien, Tenez!
𝙇𝙚 𝙩𝙤𝙪𝙧𝙣𝙖𝙣𝙩
La décision salvatrice, celle qui est venue changer complètement la saison de VIRUNGA tomba le 26 Juillet 2023. Via un communiqué, la Ligue Nationale de Basket-ball du Nord-Kivu adapta le calendrier du championnat provincial selon l’indisponibilité des clubs de l’intérieur de la province. Ainsi, l’instance repêcha le futur champion du Congo à la suite d’un format inédit, regroupant les six meilleures équipes de la saison à l’EUBAGO.
C’est ainsi que VIRUNGA se retrouva dans un championnat provincial auquel il n’aurait jamais dû participer. Cette nouvelle opportunité, les Montagnards ne la vendangent pas. Ils la saisissent, profitant du désistement de sa bête noire (SHEM) et la disqualification des équipes PJB pour redevenir champion de la province pour une deuxième fois de rang. 𝙄𝙣𝙘𝙧𝙤𝙮𝙖𝙗𝙡𝙚 !
𝙐𝙣𝙚 𝙘𝙤𝙪𝙥𝙚 𝙙𝙪 𝘾𝙤𝙣𝙜𝙤 𝙜𝙖𝙜𝙣é𝙚 à 𝙡𝙖 𝙩𝙧𝙤𝙣ç𝙤𝙣𝙣𝙚𝙪𝙨𝙚
Au départ, ils ne le méritaient pas, puisqu’ils n’en avaient pas les moyens (humains), mais au mental, comme ils savent bien le faire, ils sont allés le chercher._
Je me rappelle bien d’une phrase soufflée par Bienvenu BOLANGI à l’annonce de la tenue de la coupe du Congo à Goma. « 𝙉𝙤𝙪𝙨 𝙣𝙚 𝙡𝙖𝙞𝙨𝙨𝙚𝙧𝙤𝙣𝙨 𝙥𝙖𝙨 𝙣𝙤𝙪𝙨 é𝙘𝙝𝙖𝙥𝙥𝙚𝙧 𝙘𝙤𝙢𝙢𝙚 à 𝙇𝙪𝙗𝙪𝙢𝙗𝙖𝙨𝙝𝙞 « , nous avait-il confié. Sauf qu’au vu de la saison tronquée et d’autres effectifs en face (ASB V.Club, CHAUX SPORT, AMI BK, TERREUR…), personnellement je fais partie de ceux qui ne voyaient pas VIRUNGA faire le poids. Mais, C’était sans compter sur la principale arme des Verts et blancs, celle qui en constitue même l’ADN : LE MENTAL!
VIRUNGA est une équipe particulière, peut-être la moins spectaculaire en termes de contenu, mais elle demeure la seule qui expérimente à merveille le principe de « Faux ni Faux » . Peu importe l’adversaire en face, les fronts des montagnards sont toujours dressés et leurs échines droites. CHAUX SPORT et AMI BK peuvent désormais le témoigner. Eux qui rentrent bredouille d’une coupe du congo dont on n’imaginait une autre direction que celle de Bukavu. « 𝙉𝙚 𝙟𝙖𝙢𝙖𝙞𝙨 𝙫𝙚𝙣𝙙𝙧𝙚 𝙡𝙖 𝙥𝙚𝙖𝙪 𝙙𝙚 𝙑𝙞𝙧𝙪𝙣𝙜𝙖 𝙖𝙫𝙖𝙣𝙩 𝙡𝙚 𝙙𝙚𝙧𝙣𝙞𝙚𝙧 𝙘𝙤𝙪𝙥 𝙙𝙚 𝙗𝙪𝙯𝙯𝙚𝙧 »
𝙇𝙚 𝙘𝙤𝙪𝙥 𝙙𝙪 𝙩𝙞𝙩𝙧𝙚
Si la demi-finale contre CHAUX SPORT relevait d’une irrationalité, la finale contre AMI BK en revanche pouvait admettre une certaine analyse tactico-technique, puisque l’on pouvait quand-même dénicher les failles et les forces de part et d’autres. L’on pouvait par exemple s’interroger sur le manque d’adresse inhabituelle de Marc MATHE aux shoots à trois points, à l’inverse de Thierry CITONA. L’on pouvait également mesurer le danger que représentait chaque touche de balle de Guibert NIJIMBERE sur la défense de VIRUNGA.
L’entrée du funambule burundais a été d’une telle cruauté pour les joueurs de VIRUNGA que tous les assauts dangereux d’AMI BK, absolument tous passaient par lui. Ce petit génie, avec ses accélérations imprévisibles, ses merveilles de passes masquées, ses dunk à la Morant, était sur le point de briser le rêve des Gomatraciens. Il lui fallait donc un plan particulier!
𝙇𝙚 𝙥𝙡𝙖𝙣 𝙖𝙣𝙩𝙞-𝙂𝙪𝙞𝙗𝙚𝙧𝙩
Il fallait boucher d’où l’hémorragie de deux premiers quart-temps partait. Il fallait stériliser ce génie burundais. Le coach LEBON et acolytes se concertèrent au début du Quart-temps 3 et trouvèrent un remède. C’est désormais Joel MULONDANI dit TCHOLO, en dépit de son talent, qui est sacrifié et transformé en « sentinelle privée du fameux Guibert NIJIMBERE ». La tâche du numéro « 03 » de VIRUNGA se situe substantiellement à limiter la grosse influence du burundais sur le collectif de AMI BK. Une tactique qui porte ses fruits, puisque, marqué à la culotte, le très redoutable et redouté « 07 » du club Bukavien voit son degré d’expression sur le terrain retomber.
Conséquence, il s’observe une équipe de VIRUNGA totalement métempsycosée. Le danger est neutralisé, il ne reste plus qu’à Thierry COTONA d’enchaîner des paniers à trois points. Miraculeusement, les Gomatraciens remontent au score jusqu’à mener de 14 points d’écart au bout du 3e QT.
Une remontée qui atteste du génie tactique du staff technique de VIRUNGA dont, malheureusement, certains semblent méconnaître l’énorme touche dans ce sacre historique.
Ainsi se traça le destin d’une équipe amoindrie en effectif, désassurée par une saison en demi-teinte, mais déterminée à défendre un écusson à défendre, celui de l’ASB VIRUNGA, le véritable porte-étendard de la ville, de la province et désormais du pays.
Par 𝐆𝐚é𝐭𝐡𝐚𝐧 𝐊𝐨𝐦𝐛𝐢
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