RDC/ SOCIÉTÉ : « Le moment d’agir » (Tribune)

Par Serge BALIAHAMWABO

Le semblant de passation démocratique et élégante du pouvoir entre Joseph Kabila et Félix Tshisekedi d’une part et l’existence d’un accord secret qualifié de diabolique par le peuple congolais entre le FCC et Cach de l’autre, c’est de l’hypocrisie et l’imposture, qui rappellera aux initiés   le jeu du « trompeur trompé « .

Malgré l’expression de sa volonté implacable de s’améliorer et de relever les défis socio-économico-politiques en RD Congo de Mr. Félix Tshisekedi, qui s’est démarqué par l’humilité, l’endurance et la compassion ; il s’avère malheureusement qu’il est en train de naviguer en cavalier solitaire oubliant sont principal allié politique, je cite Monsieur Vital Kamerhe, qui jusqu’à ce jour est injustement détenu à la prison de Makala faute des preuves de détournement lui imputer.

Comme il est écrit dans l’évangile de Luc en son Chapitre 23, verset 31 : « Car, si l’on fait ces choses au bois vert, qu’arrivera-t-il au bois sec »?  Si cette évangile révèle la situation que traverse actuellement Mr. Vital Kamerhe ,  elle pourrait aussi réveiller les membres du FCC et créer une sorte doute, peur, crise de confiance, non-respect de la parole donnée, manque de fiabilité et d’intégrité, bref un climat de méfiance vis-à-vis de Cach(pro-Tshisekedi) et du président Felix Tshisekedi lui-même. Cette situation dégrade très rapidement la vie politique en République Démocratique du Congo. Les partis en coalition’ FCC – Cach (pro-Tshisekedi) n’ont à l’évidence plus grand-chose à dire sur les problèmes qui affectent le pays et tendent à s’aggraver. Ils ne disent rien de crédible contre l’augmentation du chômage, ils ne disent rien de crédible sur la façon de faire face à un déliquescence économique (l’inflation de Franc Congolais) et social (eau, électricité, santé, accès gratuit à l’enseignement) rapide qui déstabilise  la population, ils ne disent rien de crédible sur la façon de faire face aux tueries et viols des femmes et jeunes filles à l’Est du pays.

Dans un pays rongé par la peur et l’incertitude de l’avenir, les discours honteux politiques paraissent de plus en plus creux. Ils ne donnent l’impression d’être concrets que sur un point, celui d’appel au « calme et au rassemblement ».   Le clivage « Est-Ouest », le tribalisme, la haine, la terreur, les principes ségrégationnistes, de propagandes éhontées et plus pire la crise entre différentes institutions du pays (Le Président de la république d’un côté et l’Assemblée Nationale de Jeanine MABUNDA, le Senat d’Alexis THAMBWE MWAMBA et le Gouvernement de ILUNKAMBA  de l’autre côté).

Face à cette crise persistante caractérisé par la non reconnaissance des actes pris par le chef de l’Etat et de sa légitimité et par conséquent son pouvoir sur les autres institutions du pays, comme disait Romain Rolland « Tout homme qui est un vrai homme doit apprendre à rester seul au milieu de tous, à penser seul pour tous – et au besoin contre tous. »

Grâce à ses informateurs, grâce, surtout, à son sens politique, Felix Tshisekedi avait compris que le moment était venu d’agir. Mais lui, qui avait jusqu’ici tout fait dans le consensus, était coupé de son partenaire de l’UNC et il se trouva dans l’obligation de prendre sa décision seule : « Une adresse à la nation ».

Alors que le peuple s’attendait à un mot qui mettrait fin à la coalition FCC-CACH, qualifié à tort ou à raison par d’aucun comme étant « le goulot d’étranglement » de la relance socio-économique du Congo ; cette initiative n’ayant pas répondu à l’attente du citoyen lambda souleva l’inquiétude dans toutes les couches de la société.

Chose promise chose faite, les consultations politiques annoncées par le Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo ont démarrées le lundi 2 Novembre 2020.

Tandis qu’à la cité de l’OUA à Kinshasa,  les politiques, les dignitaires, les confessions religieuses, les institutions d’appui à la démocratie, la société civile, voire les acteurs culturels  (musiciens et comédiens) défilent à tour de rôle devant Felix Tshisekedi dans le but d’être  consulter  en vue de constituer  l’union sacrée; il est fort malheureusement étonnant que l’homme dont en toute unanimité  est considéré  par les congolais de l’Est à l’Ouest comme « le négociateur »,  mieux, le « pacificateur » pour l’avoir démontré aux négociations de Sun city en Avril 2002  est jusqu’à ce jour injustement détenu à la prison de Makala, malgré l’annonce du gouvernement au peuple de la reconnaissance de l’existence des maisons préfabriquées dans des ports en Angola en Tanzanie et au Camp  Tshiatshi.

Hier on s’est encore posé la question sur cette décision du gouvernement : « Manœuvre, Contradiction ou Magnanimité »

Un questionnement demeure quant à ce :

– Si rien n’émarge depuis 2 ans pouvons-nous s’attendre au chaos ?

– Quel rôle jouerait Vital Kamerhe dans ces consultations aux côtés du  

   Président Felix Tshisekedi ?

– L’UNC de Vital Kamerhe étant l’une des grandes forces politiques du

   Pays, sera-t-elle conviée aux consultations en tant que telle ?

– Si Vital Kamerhe, entant que personne (technocrate, « un fin » négociateur, facilitateur, …) meilleur élu de la république, chef d’un regroupement politique (UNC et alliés) n’est pas convié aux consultations, à quelle autre force politique de l’Est du Congo peut-on prétendre octroyer cette place ?

Au regard de ce qui précède, on risque d’assister à un jeu où le Président Tshisekedi est seul dans la tempête, car privé de Vital Kamerhe son principal allié politique. Depuis l’arrestation de Vital Kamerhe suite à un procès manœuvré, le Chef de l’État a eu fort à faire pour gérer une coalition (FCC – CACH) où tous les coups semblent permis, des affrontements notamment sur :

–        La désignation de Ronsard Malonda comme nouveau président de la Commission électorale ;

–        La réforme de la magistrature (débat autour du Contreseing entre le Premier Ministre et le Chef de l’Etat) ;

–        Démission du Gouvernement, Dissolution de l’Assemblée Nationale, et l’éjection de Jeanine Mabunda du fauteuil de l’Assemblée Nationale et d’Alexis Thambwe Mwamba au sénat en vue de l’obtention d’une majorité dans les différentes institutions ;

–        La démission du Ministre de la Justice et garde des sceaux, je cite Célestin Tunda Ya Kasende ; 

–        Le recensement de la population avant les élections de 2023 ;

–        Etc

Mais parallèlement à ces démonstrations de force, notamment sous la pression populaire, le Président Felix Tshisekedi devrait se faire à l’idée qu’il n’a pas d’autre choix que de renégocier avec l’UNC et de libérer Vital KAMERHE.

Masharikirdc