ÉTHIOPIE/ SOCIÉTÉ : Le Grand barrage de la Renaissance officiellement inauguré

Après quatorze ans de travaux et plus de 4 milliards de dollars d’investissement, l’Éthiopie a officiellement inauguré, le mardi 9 septembre 2025, le Grand barrage de la Renaissance (GERD), construit sur le Nil Bleu. Ce projet colossal est désormais présenté comme le plus grand ouvrage hydroélectrique du continent africain.

Un chantier historique

Lancé en 2011, le GERD symbolise la volonté d’Addis-Abeba de tirer parti de ses ressources hydriques pour impulser son développement économique. Avec une capacité de production estimée à plus de 6 000 mégawatts, le barrage devrait non seulement répondre aux besoins énergétiques internes, mais aussi faire de l’Éthiopie un exportateur régional d’électricité vers des pays voisins tels que le Soudan, Djibouti ou encore le Kenya.

Une victoire symbolique

Lors de la cérémonie d’inauguration, le Premier ministre éthiopien a salué une « grande réussite pour toutes les populations noires », soulignant la dimension panafricaine de cet ouvrage. Pour lui, le GERD est la preuve que les nations africaines peuvent réaliser des projets de grande envergure grâce à leur propre volonté et à leurs propres moyens.

Un projet aux répercussions régionales

Cependant, l’achèvement du barrage ne dissipe pas les tensions. Depuis son lancement, le GERD a suscité de vives inquiétudes en Égypte et au Soudan, deux pays qui dépendent fortement des eaux du Nil pour leur agriculture et leur consommation.

• L’Égypte redoute une réduction du débit du fleuve, vital pour plus de 100 millions d’habitants.
• Le Soudan, quant à lui, oscille entre la crainte d’un impact négatif sur ses barrages existants et l’espoir de bénéficier de l’électricité produite.

L’Union africaine et plusieurs médiations internationales ont tenté de rapprocher les positions, mais aucun accord définitif sur la gestion des eaux du Nil n’a encore été trouvé.

Une étape majeure pour l’Afrique

Malgré ces divergences, l’inauguration du Grand barrage de la Renaissance marque une étape historique pour l’Afrique. Ce projet incarne l’ambition du continent de maîtriser ses ressources naturelles et d’accélérer son industrialisation grâce à une énergie propre et durable.

La rédaction