L’ancien Premier ministre kényan et icône de la démocratie, Raila Amolo Odinga, est décédé ce mercredi matin à l’âge de 80 ans. Selon plusieurs sources concordantes, il a succombé à un arrêt cardiaque alors qu’il séjournait en Inde pour des soins médicaux.
Le décès est survenu à l’hôpital Devamatha dans l’État de Kerala, où les médecins ont confirmé qu’il n’avait pas répondu aux tentatives de réanimation après un malaise survenu lors d’une promenade matinale.
Né le 7 janvier 1945 à Maseno, dans l’ouest du Kenya, Raila Odinga aura marqué plus d’un demi-siècle de la vie politique de son pays. Fils de Jaramogi Oginga Odinga, premier vice-président du Kenya après l’indépendance, il s’est imposé comme le principal leader de l’opposition depuis les années 1980.
Ardent défenseur du multipartisme, il a joué un rôle central dans la fin du régime du parti unique en 1991 et dans l’adoption de la Constitution de 2010, qui a profondément réformé le système politique kenyan.
Raila Odinga a été Premier ministre de 2008 à 2013, dans le gouvernement de coalition formé après la crise postélectorale de 2007–2008.
Malgré cinq candidatures à la présidence (1997, 2007, 2013, 2017 et 2022), il n’a jamais accédé au pouvoir suprême, contestant à plusieurs reprises les résultats électoraux qu’il jugeait frauduleux.
Reconnu pour son charisme et son franc-parler, il a été tour à tour contesté et admiré, mais toujours respecté comme symbole de résistance et de démocratie.
La nouvelle de son décès a suscité une vague d’émotion au Kenya et dans plusieurs pays africains.
Le président kényan William Ruto a exprimé “une immense tristesse” et salué “un patriote dont la contribution à la démocratie restera éternelle”.
Des messages de condoléances sont également venus de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), de l’Union africaine, et de plusieurs chefs d’État du continent.
Au-delà de ses luttes électorales, Raila Odinga laisse un héritage profondément ancré dans l’histoire du Kenya moderne : celui d’un homme qui a consacré sa vie à la justice, à la démocratie et à la cohésion nationale.
Ses partisans, souvent appelés les “Railalistes”, pleurent la disparition d’un leader qu’ils considéraient comme le “père de la seconde indépendance” du Kenya.
Raila Odinga, opposant infatigable, aura quitté la scène politique sans voir son rêve présidentiel se réaliser, mais avec la reconnaissance d’un continent entier pour son combat en faveur de la liberté et de la démocratie.
La rédaction
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