Alors que le président Félix Tshisekedi fait de la moralisation du secteur minier l’un des piliers de son second mandat, une enquête d’Africa Intelligence vient bouleverser le narratif officiel. Le média d’investigation révèle l’existence d’un vaste réseau de détournement dans l’exploitation du cobalt au Katanga, impliquant, selon ses sources, plusieurs personnalités proches du chef de l’État.
Un système parallèle autour du géant ERG
Au cœur du scandale, les concessions du groupe Eurasian Resources Group (ERG), acteur majeur du cobalt congolais. L’enquête évoque la mise en place de circuits parallèles de commercialisation du minerai, permettant à certains intermédiaires d’échapper au contrôle fiscal et douanier de l’État.
Chaque année, près de 2 milliards de dollars de revenus s’évaporeraient ainsi dans la nature — un manque à gagner colossal pour le Trésor public, dans un pays où les infrastructures, la santé et l’éducation manquent cruellement de financement.
Ces révélations tombent au moment où le président Tshisekedi tente d’imposer une gouvernance « éthique » dans un secteur longtemps miné par la corruption et les pratiques opaques héritées de l’ère Kabila.
Mais la mise en cause de ses proches collaborateurs jette une ombre lourde sur sa politique de transparence. Plusieurs observateurs y voient un test décisif pour la crédibilité du chef de l’État face à ses engagements de réforme.
Du côté du Palais de la Nation, aucun commentaire officiel n’a encore été formulé. En revanche, la publication d’Africa Intelligence provoque déjà une onde de choc à Kinshasa, où l’opposition réclame l’ouverture d’une enquête judiciaire indépendante.
« Si ces faits sont avérés, nous sommes face à un crime économique d’État », a déclaré un député de l’opposition sous couvert d’anonymat.
Avec plus de 70 % des réserves mondiales de cobalt, la République démocratique du Congo occupe une place centrale dans la transition énergétique mondiale. Ce minerai, essentiel à la fabrication des batteries électriques, représente un levier géopolitique majeur pour Kinshasa.
Mais les scandales à répétition dans sa gestion menacent de ternir l’image du pays et de dissuader les partenaires internationaux déjà engagés dans des programmes de traçabilité et de bonne gouvernance.
Les réactions attendues du gouvernement et possible ouverture d’une enquête parlementaire.
La rédaction de Mashariki RDC
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