La République démocratique du Congo poursuit son assainissement du secteur minier. Le ministère des Mines, à travers le Cadastre minier (CAMI), a annoncé l’annulation ou le retrait de 594 titres miniers et de carrières jugés irrégulièrement détenus.
Cette opération a permis de libérer 37 253 carrés miniers, soit 31 648 km² de superficie, ouvrant la voie à de nouveaux investisseurs dans un contexte de forte demande mondiale en minerais stratégiques.
Si le chiffre impressionne, une question reste en suspens : qui étaient les détenteurs de ces concessions désormais annulées ?
Le rapport du CAMI, remis début août 2025, ne cite ni noms d’entreprises ni identités particulières. Officiellement, il est simplement reproché aux anciens titulaires :
- l’inactivité prolongée, c’est-à-dire l’absence de lancement des travaux dans les délais légaux ;
- la non-conformité administrative, certains droits ayant été maintenus artificiellement en situation de force majeure.
En parallèle, 210 droits miniers ont été régularisés et reclassés comme actifs après clarification.
Cette mesure, saluée comme un pas vers une meilleure gouvernance, soulève aussi des interrogations. L’absence de précisions sur les entreprises ou individus visés entretient le flou, alors même que la RDC est confrontée à la présence de sociétés étrangères inactives, d’opérateurs nationaux défaillants, mais aussi de réseaux informels et parfois de groupes armés qui interfèrent dans le secteur extractif.
Pour le gouvernement, l’enjeu dépasse la simple gestion administrative. « C’est un véritable levier dans les négociations internationales en cours », a affirmé le ministre des Mines, alors que Kinshasa discute avec Washington d’un accord sur l’exploitation et la sécurisation des minerais stratégiques.
En récupérant ces titres, la RDC affirme sa volonté de reprendre la main sur ses richesses naturelles et de créer un cadre plus attractif pour des partenariats transparents, capables de soutenir son développement économique.
La rédaction
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