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RDC/ JUSTICE: Assassinat de LD Kabila:  » Le Chef de l’Etat Felix Tshisekedi avait-il tort »? ( Mémorandum)

Le Président de la République Démocratique du Congo (RDC) SEM Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo vient d’ccorder la grâce présidentielle aux condamnés dans le procès du feu L.D. Kabila.
Eddy Kapend, Pascal Marhegane et leurs co-accusés ont donc quittés la prison de Makala ce vendredi 08 Janvier 2021 à la satisfaction de plusieurs Congolais, après avoir passés vingt ans de prison ferme.

Plusieurs défenseurs de droits de l’Homme avaient condamné la mort barbare dont avait été victime le Président Laurent Desiré Kabila, un président qui était aimé par son peuple, mais surtout les défenseurs des droits de l’homme n’avaient cessés de dénoncer le caractère injuste et inique qui avait caractérisé le procès.

Pour preuve, voici l’intégralité du Mémorandum adressé aux députés nationaux retrouvés dans les archives et qui reste très interpellateur, pendant que le débat refait surface.

«  MEMORANDUM DE KIVU SOLIDARITE asbl A L’ATTENTION DE TOUS LES PARLEMENTAIRES

Honorables,

  1. Notre organisation qui milite pour la promotion de la paix, les droits humains et la démocratie a monté un programme ponctuel consistant à informer, conscientiser et mobiliser la communauté tant nationale qu’internationale sur le bienfondé de l’amnistie en faveur de compatriotes condamnés dans le procès de l’assassinat du feu Président de la République Mzee L.D.KABILA.
  2. Il est de mémoire que feu le Président de la République a été assassiné de la manière la plus brutale qui soit. Cet acte d’assassinat d’un Chef de l’Etat mérite d’être condamné pour le passé comme dans l’avenir afin d’assurer la stabilité des institutions et la sécurité de la population.
    Cependant, le procès de cet assassinat tel qu’il s’est déroulé a consacré des injustices flagrantes qui constituent un frein à la réconciliation, à la paix et à l’unité nationale.

En effet, au lieu que la cour se pencha à l’établissement des responsabilités personnelles, elle s’évertua a des condamnations massives sur base des soupçons et d’appartenance soit régionale soit politique.
Le cas de 19 compatriotes extradés irrégulièrement de Brazaville et condamnés dans ce procès à cause de leur appartenance au Kivu est plus éloquent.

Le Ministère public l’a confirmé lors de son réquisitoire s’exprimant en ces termes par la bouche de l’ex Colonel Alamba : « Monsieur le Président, même s’il n’y a pas d’éléments à leur charge, étant donné qu’ils sont tous originaires du Kivu, c’est un virus qu’il faut éradiquer ; il faut donc les exécuter. »
Nous affirmons ici que la justice telle qu’elle a été rendue fut une parodie où on a ramassé les gens par lot pour les condamner en groupe, LES VRAIS CRIMINELS ETANT AILLEURS.

  1. C’est pourquoi en vue de corriger cette injustice, nous avons proposé que l’amnistie soit prononcée en faveur de ces victimes ; à défaut qu’elles obtiennent une grâce présidentielle ou à la limite qu’on reprenne le procès d’une manière juste et équitable en faisant diligence pour écourter la souffrance de ces compatriotes.
    Cette demande se fonde sur plusieurs raison entre autres : de
    (1)Parce que la plupart de ces compatriotes sont innocents et victimes d’une injustice organisée et planifiée ;
    (2)Parce que la Cour qui les a condamnés, entendez la Cour d’Ordre Militaire non seulement était une Cour d’exception (qui siégeait en premier et en dernier ressort) entachée de beaucoup d’irrégularités mais aussi, bien que déjà supprimée par décret présidentiel, elle continuait à rendre des jugements invalides dont souffrent plusieurs compatriotes aujourd’hui ;
    (3)Parce que la crédibilité de l’organe de la loi, le représentant du Ministère Public dans cette affaire, en la personne de l’ex Colonel Charles ALAMBA est sujet à cautions puisque lui-même reconnu malfaiteur de notoriété publique qui, par la suite avait été condamné à mort par la Haute Cour Militaire pour avoir commis des crimes crapuleux, odieux et avérés ;
    (4)Parce que le MAGISTRAT SUPRÊME qui est le Président Joseph KABILA, se trouve dans une situation inconfortable de juge et partie, une situation d’ailleurs très particulière où le magistrat SE TROUVE INTIMEMENT IMPLIQUE DANS LE DRAME du fait de ses liens familiaux avec la victime de l’assassinat. Et manifestement, il est pris en otage sur cette question par les faucons de sa composante.
  2. En prenant une décision humaine et responsable d’amnistier ces compatriotes, l’Assemblée Nationale pourra corriger cette erreur judiciaire, panser des cœurs blessés et mettre fin aux rancœurs en vue d’une réconciliation nationale sincère, un des objectifs majeurs de la transition pouvant garantir l’aboutissement heureux du processus électoral et un avenir meilleur pour notre pays, la RD Congo.

Fait à Kinshasa, le 29 Novembre 2005

  • Bienvenu N. KARHAKUBWA, Coordonnateur national
  • Maitre BUNDI BULYA, Avocat et chargé des questions juridiques. »

Notons que plusieurs personnalités sociales faisaient partie de ce programme de plaidoyer de Kivu solidarité coordonné par Mr Bienvenu Karhakubwa Nam’ebigaba pour plaider en faveur de ces compatriotes injustement condamnés, notamment Me Roger Cishugi (avocat), Alain Lukusa (CNJC), Mr N’Sii Luanda ( CODHO), Mr Fabien Fariala (Président Cinyabuguma /Initiative), feu Me Nicolas Kahasha (Avocat), Me Bundi Bulya (avocat), Jean-Pierre Buhendwa (MFPD), Justin-Pascal Balegamire (BOR) , Mr Fataki Musoko ( CETAL-D). Une grande satisfaction !

Il sied de souligner qu’une copie du présent mémorandum avait été remise à main propre presque à chaque député national en 2005 dans les enceintes du Palais du peuple en 2005 le jour où ils votaient la loi sur l’amnistie.

Notre rédaction a joint au téléphone à Kinshasa Mr Bienvenu Karhakubwa Nam’ebigaba, coordonnateur de ce programme de plaidoyer, en ce jour Président du Centre Africain de Paix et Gouvernance (CAPG) et un de principaux acteurs de la société civile de la RDC, qui a salué cet acte salutaire du Président de la République SEM Felix-Antoine Tshisekedi Tshilombo qui a accordé la grâce présidentielle à ces condamnés dans le procès de la mort du feu Président de la République Laurent-Désiré Kabila qui s’est déroulé dans des conditions iniques et peu justes.

Plusieurs autres acteurs clés de la société civile ont exprimés leur satisfaction pour cette mesure de grâce prise par le Chef de l’Etat congolais tout en souhaitant que le procès soit repris, c’est notamment le cas de Jean-Claude Katende, Président de l’ASADHO qui s’est exprimé à travers différents tweets, et bien d’autres.

Cette grâce présidentielle a redonné joie à plusieurs familles congolaises qui ont retrouvé leurs frères, pères, fils, amis et collègues, après plus de vingt ans de prison, particulièrement des familles du Kivu.

Masharikirdc


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