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RDC/ POLITIQUE: Coincé, le Premier Ministre Sylvestre Ilunkamba a finalement demissioné

Coincé, le Premier ministre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, a démissionné 48 heures après avoir été destitué par l’Assemblée nationale. Reçu par Félix Tshisekedi dans l’après-midi du 29 janvier 2021, le Premier ministre congolais a officiellement remis au chef de l’État sa démission et celle de son gouvernement.

Destitué par l’Assemblée nationale le 27 janvier 2021, le Premier ministre congolais, qui avait en principe vingt-quatre heures pour quitter son poste, avait initialement opté pour le bras de fer. Contestant la légitimité du bureau d’âge pour examiner la motion de censure qui le visait et qui a été votée par 367 députés, le chef du gouvernement avait au départ affirmé qu’il ne démissionera pas avant qu’il ne soit notifié de la décision de sa déchéance.

Revenu sur sa décision le lendemain, Sylvestre Ilunga Ilunkamba attendait d’être notifié de sa destitution par l’Assemblée pour rendre son tablier, ce qui a été fait ce vendredi. Nommé en mai 2019 après d’intenses tractations entre le président congolais et son ex-allié Joseph Kabila, Ilunga Ilunkamba était un des derniers piliers de la majorité détenue par l’ex-chef de l’État Joseph Kabila. Un mois et demi après la chute de Jeanine Mabunda, le départ du Premier ministre est une illustration de plus de l’inversion du rapport de force au profit de Felix Tshisekedi.

Un signal favorable qui vient accompagner une autre bonne nouvelle pour le président congolais. Le jeudi 28 janvier, Modeste Bahati Lukwebo, nommé informateur le 1er janvier et chargé de constituer une nouvelle majorité autour du président congolais, a remis ses conclusions à Félix Tshisekedi. Cela s’est fait lors d’une cérémonie organisée au Palais de la nation, à Kinshasa, et sans surprise le chef de l’État en ressort renforcé.
« Nous avons pu identifier une coalition majoritaire au sein de l’Assemblée nationale au sein de l’Union sacrée », a déclaré Modeste Bahati Lukwebo. Disant pouvoir compter sur 24 regroupements politiques, il a annoncé qu’il allait remettre au chef de l’État « la liste des 391 députés nationaux [sur un total de 500] qui vont constituer cette majorité ».
Les augures lui étaient déjà favorables puisque, le 10 décembre dernier, 281 élus avaient déjà manifesté leur soutien à Félix Tshisekedi en faisant chuter Jeanine Mabunda, la présidente de l’Assemblée nationale qui appartenait au Front commun pour le Congo (FCC, la coalition de Joseph Kabila). Plus récemment, le 27 janvier, 367 députés avaient ensuite voté la destitution du Premier ministre, Sylvestre Ilunga Ilukamba, lui aussi membre du FCC.

Désormais débarrassés des partisans de son prédécesseur, qu’il accusait d’avoir entravé son action durant les deux premières années de son mandat, Félix Tshisekedi a désormais le contrôle de toutes les institutions et la voie libre pour mener à bien les réformes qu’il avait promises lorsqu’il était en campagne.
Reste maintenant à répartir les postes. Selon nos informations, la présidence de l’Assemblée nationale, que convoitait Moïse Katumbi, revient à Christophe Mboso Nkodia Puanga, un transfuge du FCC qui a joué un rôle déterminant dans la débâcle de son ancienne coalition et qui dirigeait, depuis la chute du bureau de Mabunda.

Le chef de l’État a choisi de confier la direction des institutions « à ceux qui ne lui feront pas d’ombre, qui lui seront redevables et avec lesquels il n’y aura pas de couac », explique un membre de son entourage.
« Pour éviter que son leadership ne soit affaibli par la persistance de la crise institutionnelle, le président va nommer très bientôt un nouveau Premier ministre », poursuit notre source, en précisant que cette nomination devrait être annoncée avant que Félix Tshisekedi ne prenne la présidence tournante de l’Union africaine, le 7 février 2021.

Djinet Kabanga


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