Le gouvernement congolais a exprimé, mardi, sa volonté de procéder à une vérification approfondie des chiffres avancés par Kigali concernant les réfugiés congolais installés au Rwanda. Alors que les autorités rwandaises estiment à près de 83 000 le nombre de Congolais ayant trouvé refuge sur leur territoire, Kinshasa ne reconnaît officiellement que 23 000 réfugiés.
Le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur et de la Sécurité, Jacquemain Shabani, a insisté sur la nécessité de certifier l’authenticité des chiffres et la nationalité des personnes concernées avant tout processus de rapatriement.
« Il est indispensable de vérifier qui sont réellement ces réfugiés et d’éviter toute confusion. Le rapatriement ne pourra se faire que sur base de données fiables et validées », a déclaré le ministre lors d’une conférence de presse tenue à Kinshasa.
Cette conférence s’est déroulée en présence du Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, qui participe aux discussions tripartites entre la RDC, le Rwanda et le HCR sur la gestion des réfugiés.
Alors que le débat se poursuit autour des chiffres, plusieurs opérations de rapatriement sont déjà en cours.
- Lundi dernier, 532 réfugiés rwandais ont quitté la ville de Goma pour regagner leur pays.
- En mai dernier, plus de 1 700 autres avaient déjà été rapatriés avec l’appui du HCR.
Ce différend s’inscrit dans un contexte de relations tendues entre les deux pays, exacerbées par la crise sécuritaire persistante dans l’Est de la RDC. Kinshasa accuse régulièrement le Rwanda de soutenir le mouvement rebelle M23, une accusation que Kigali rejette.
Le dossier du rapatriement des réfugiés pourrait donc devenir un nouveau point de friction, mais également une opportunité de coopération si un mécanisme de vérification conjoint est mis en place.
La rédaction
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