Alors qu’ils font objet de plusieurs messages de boycott et de désapprobation sur le plan national qu’internationational, les terroristes du M23, actuellement sous pression militaire et diplomatique sur le terrain, annoncent pour la première fois être prêts à se « désengager et à se retirer » de territoires occupés en République démocratique du Congo.
Dans un communiqué signé ce mardi 06 Décembre 2022 à partir de Bunagana, cité qu’ils occupent depuis plusieurs mois, ces terroristes disent confirmer leur cessez-le-feu. Se rabattant sur les recommandations du mini-sommet de Luanda parmi lesquelles le cessez-le feu, ces terroristes disent être « prêts à commencer le désengagement et à se retirer, même s’il n’était pas représenté audit sommet ».
Dans la même foulée, le M23 « apporte son soutien aux efforts régionaux visant à apporter une paix durable à la RDC ».
« Le mouvement M23 demande une réunion avec la Force régionale d’Afrique de l’Est et Ad-Hoc, mécanisme de vérification pour discuter des modalités de mise en œuvre et renouvelle sa demande de rencontre avec le médiateur et le facilitateur à l’extérieur pour discuter de la question de ses préoccupations », dit le M23 qui « réitère sa volonté de dialoguer directement avec le gouvernement de la RDC afin de trouver une Solution aux causes profondes du conflit dans la RDC ».
La mise en garde des USA
Ce communiqué du M23 sort un jour après un nouvel entretien du secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, avec le Président rwandais Paul Kagame sur la situation sécuritaire qui prédomine dans la partie orientale de la République Démocratique du Congo, marquée par le soutien de Kigali à ce mouvement terroriste qui occupe plusieurs agglomérations du Nord-Kivu, y commettant aussi des exactions, notamment le carnage d’une centaine de civils à Kishishe en date du 29 novembre dernier.
Au cours de cette conversation « productive » selon le Secrétaire d’Etat américain, les USA ont clairement exhorté le Rwanda de mettre fin à son soutien au M23.
« J’ai eu une conversation productive avec le président rwandais PaulKagame pour souligner le besoin de paix et de sécurité dans l’est de la RDC. Les États-Unis exhortent le Rwanda à honorer les engagements pris à Luanda, notamment en mettant fin au soutien du Rwanda au M23 », a écrit le chef de la diplomatie américaine sur son compte Twitter.
Cette énième discussion entre le rwandais Paul Kagame et l’américain Antony Blinken intervient alors que le pic de tension entre Kinshasa et Kigali est de nouveau reparti à la hausse. A la base de cette tension, une diatribe du Président rwandais qui a lors de son discours devant le Parlement de son pays, accusé son homologue congolais Félix Tshisekedi, de vouloir se servir de la situation sécuritaire dans l’Est comme prétexte pour retarder la tenue des élections.
À Kinshasa, Félix Tshisekedi a qualifié le régime rwandais, avec Paul Kagame à sa tête, comme l’ennemi de son pays, la République Démocratique du Congo. Condamnant le bellicisme et les velléités hégémoniques de Paul Kagame, le Chef de l’Etat congolais a fait savoir que ce dernier compte parmi les pires ennemis de la paix sur le continent africain.
« En 2020, il fallait taire les armes en Afrique. Malheureusement, nous n’y sommes pas arrivés à cause des dirigeants tels que Paul Kagame », a-t-il regretté. « Et il est fier d’être un spécialiste des guerres. Moi à sa place, je me cacherai. C’est honteux et diabolique », a-t-il argué.
Fin de pourparlers de Nairobi
Pendant ce temps, les travaux de la troisième session des consultations de paix tenus à Nairobi sont achevés, ce même mardi 06 décembre 2022, après près d’une semaine des tractations entre le gouvernement congolais et les représentants des groupes armés, sous la facilitation de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC). Des pourparlers auxquels les terroristes du M23 n’ont pas pris part.
D’après un communiqué final signé par le facilitateur de ces assises, le président honoraire du Kenya, Uhuru Kenyatta, le mandataire du Chef de l’État, Serge Tshibangu, et tous les représentants des groupes armés, actifs dans l’Est, dix principles résolutions seront envisagées pour endiguer la situation sécuritaire alarmante da la région de l’Est, notamment en passant par le programme de désarmement, mobilisation, relèvement communautaire et réinsertion (DDRC-S).
Il s’agit entre autres :
- Un comité composé de représentants des communautés affectées, de l’EAC et du gouvernement soit constitué afin de faciliter la libération des prisonniers n’ayant pas de casier judiciaire d’atrocités ou de condamnations pénales.
- Concernant les communautés résidentes dans ou autours des parcs nationaux, le président Tshisekedi a accepté de les faciliter et les engager dans des projets écologiques et de les maintenir au cœur des efforts de conservation.
- Sous les auspices du président Tshisekedi, une réunion sera organisée entre les représentants du gouvernement et les communautés locales du Maniema, afin de discuter de la manière dont la communauté peut être impliquée dans l’industrie minière de la Région et en bénéficier.
- Le P-DSRCS doit être revu et la recommandation des groupes armés concernant sa direction doit être intégrée. Des discussions auront lieu à ce sujet entre les représentants du gouvernement de la RDC et les communautés concernées. Félix Tshisekedi fera une déclaration publique à cet effet.
- Le Président Tshisekedi va tenir des consultations avec les groupes de 145 territoires afin d’offrir des opportunités au peuple de l’Est de la République démocratique du Congo.
- La cessation continue cessation des hostilités ainsi que la libération des enfants soldats et l’accès à l’aide humanitaire.
À en croire le même document, en janvier 2023, une importante réunion sera tour à tour organisée à Goma et Bunia, pour évaluer les progrès réalisés sur ces accords et commencer les engagements sur le programme de paix à moyen et long terme.
Politico.cd
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