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RDC/ POLITIQUE : Pour une souveraineté retrouvée : Plaidoyer pour un dialogue inclusif en RDC ( Tribune)

Par Patrick Bwino Irenge, Cadre engagé de l’Alliance des Forces Démocratiques du Congo (AFDC)

La République Démocratique du Congo est à la croisée des chemins. Alors que les tensions politiques s’intensifient, que les inégalités sociales s’aggravent et que l’insécurité persiste dans plusieurs provinces, une question fondamentale s’impose : celle de notre souveraineté. Une souveraineté affaiblie, parfois contournée, souvent compromise par des ingérences extérieures qui ne disent pas leur nom.

L’ingérence étrangère : une menace silencieuse

Depuis trop longtemps, des puissances étrangères interviennent dans la gestion de la chose publique congolaise. Par des pressions diplomatiques, des financements orientés ou des relais internes, elles influencent les décisions, orientent les priorités et fragilisent nos institutions. Cette ingérence, loin d’être neutre, vise à troubler l’équilibre républicain et à maintenir le pays dans une dépendance stratégique. Elle constitue une menace directe à la souveraineté du peuple congolais.

Une crise sociale, économique et sécuritaire

Sur le plan social, les inégalités se creusent, les jeunes sont désœuvrés, et les populations peinent à accéder aux biens de première nécessité. Sur le plan économique, le taux de change reste instable, les prix flambent, et les chantiers de développement sont ralentis. Sur le plan politique, les tensions entre institutions, oppositions et forces sociales s’exacerbent. Et sur le plan sécuritaire, les violences dans quelques provinces continuent de fragiliser la paix et la cohésion nationale.

L’urgence d’un dialogue national inclusif

Face à cette situation, je propose et soutiens l’idée d’un dialogue inclusif de tous les fils et filles du Congo, sans exclusion, sans condition, dans un esprit de paix et de responsabilité. Ce dialogue doit réunir l’opposition armée et non armée, les forces sociales et citoyennes, autour du Président Félix Tshisekedi et de la majorité.

Ce dialogue doit viser à :
– Résoudre les conflits internes ;
– Réduire les inégalités sociales et territoriales ;
– Identifier les causes du non-développement : absence de paix, déséquilibres économiques, partage inéquitable des richesses, tribalisme, dysfonctionnements de la justice etc.

Pour un dialogue crédible : des mesures concrètes

Ce dialogue ne peut être une simple formalité. Il doit s’accompagner de mesures fortes et symboliques :

– La Primature confiée à l’opposition, comme geste de décrispation politique ;
– Le retour des exilés politiques, pour restaurer la confiance ;
– La mise en place d’un tribunal spécial, chargé de revoir les procès qui divisent la population, car le droit est dit au nom du peuple ;
– La reprogrammation des élections, même hors délai constitutionnel, car la priorité actuelle est la stabilisation du pays : poursuite des chantiers, encadrement des jeunes, baisse des prix, retour d’une paix durable.

Vers un gouvernement d’union nationale

À l’issue de ce dialogue, il conviendrait de mettre en place un véritable gouvernement d’union nationale, chargé de mettre en œuvre les résolutions adoptées, de répondre aux attentes du peuple, et d’organiser les élections municipales, législatives et présidentielles une fois les conditions réunies. Ce gouvernement devrait permettre à chaque Congolais de vivre dignement et de bénéficier des richesses du sol et du sous-sol.

La RDC ne manque ni de ressources, ni de talents, ni de courage. Ce qui lui manque, c’est une volonté collective de rupture avec les logiques anciennes. Ce dialogue, s’il est sincère, peut être le point de départ d’une nouvelle histoire. Une histoire écrite par les Congolais eux-mêmes, dans la dignité, la justice et la paix.

La rédaction


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