RDC/ RELIGION: L’ENSEIGNEMENT SYSTÉMATIQUE DE LA CULTURE COMME PILIER DE LA GOUVERNANCE ET DU DÉVELOPPEMENT DURABLE.

« CHANGEMENT DE MENTALITE, DE CONDUITE, D’ORIENTATION  ET D’INTENTION : REMISE EN QUESTION DE SOI POUR AVOIR MAL  AGI ».

2 Chroniques 7 : 14.

« QU’AVONS-NOUS FAIT DU GRAND CONGO NOUS LEGUE PAR NOS AÏEUX ? ».

Chers bien-aimés, Compatriotes Congolais, bonjour.

La journée du 30 Juin de chaque année (fête de l’indépendance de la R.D.C), aurait due être inscrite comme élément essentiel faisant partie intégrante de notre culture et devait être pour nous tous une occasion de réfléchir sérieusement non seulement sur la destinée de notre beau pays mais également sur l’action à mener pour éviter l’anéantissement à répétition de nos aspirations les plus profondes pour lesquelles certains de nos compatriotes sont morts avant l’indépendance.

Si nous sommes appelés à parler de conséquences de la gouvernance congolaise, que pouvons-nous retenir comme éléments essentiels ? D’entrée de jeu, reconnaissons humblement que la gouvernance congolaise dans tous les secteurs ne repose sur aucune culture reconnue par tous comme pilier et codes devant guider les pratiques des gestionnaires à tous les niveaux. La gouvernance congolaise est caractérisée par la culture du non-respect des textes légaux, des principes, des règles, des normes, des us et coutumes,… Ceci ne peut qu’occasionner la destruction du Grand Congo. Cette destruction se résume en ces termes ci-après :

• Le peuple congolais est transformé en peuple danseur, applaudisseur, paresseux, mendiant, …du matin au soir !
• L’émergence d’une bourgeoisie qui s’accapare de toutes les richesses.  
• La consolidation des pratiques de la mauvaise gouvernance ne permet pas que le Grand Congo soit bien exploité et  conservé conformément aux recommandations divines. Genèse 2 : 15 ( Cfr Jardin d’Eden).
• Le fossé qui existe entre les idéaux du peuple et les intentions manifestes des dirigeants et des professionnels congolais étoupe toutes les bonnes initiatives.
• L’ignorance et la méconnaissance des valeurs culturelles qui ont fait jadis la fierté de l’Afrique en général et du Grand Congo en particulier plongent la société dans l’incertitude par rapport à son avenir.
• Que ce soit dans le domaine politique, social, économique, religieux, scientifique,…les acteurs clés à tous ces niveaux ont trahi les idéaux et les valeurs sacrées de notre culture oubliant qu’un peuple sans culture est comme un arbre sans racine. 
• La profonde inversion des valeurs morales, la désarticulation administrative et les désordres sécuritaires dans le pays, théâtre des divergences et divisions insensées ont contribué au sous-développement chronique du pays et à la dislocation des familles et  des communautés entières.

Au regard de tous ces maux cités ci-haut, nous avons besoin de nous remettre tous en cause car il se fait que nous n’avons pas pu au cours de notre vie  respecté les nobles engagements pris devant Dieu et devant toute l’humanité pour faire de nos familles, de nos églises, de nos organisations, de nos partis politiques, de nos communautés et de tous les congolais des bâtisseurs du Grand Congo où le lait et le miel coulent pour le bonheur de tous. Un processus profond et sérieux de repentance personnelle et collective est donc très indiqué pour prétendre envisager des actions pouvant occasionner la guérison de notre nation meurtrie par les antivaleurs.

Plusieurs Congolais peuvent continuer à s’interroger sur le bien fondé de la Repentance Nationale et pourquoi elle concernerait chaque Congolais !!!

La Repentance Nationale aurait due être inscrite prioritairement à l’ordre du jour lors de l’examen de conscience par chaque Congolais pour avoir bâti la forteresse du mal dans son cœur et  dans ses actes quotidiens, source du malheur congolais.

1. Le Jeudi 30 Juin 1960, lorsque notre pays accède à l’indépendance et à la souveraineté internationale, nous n’avions au pays que deux ou trois rares licenciés. 60 ans après, nous comptons parmi nous plusieurs Professeurs d’université et licenciés, les diplômés d’Etat, n’en parlons même pas. Mais où se situe le Congo lorsque nous faisons allusion aux conditions de vie de ses habitants ? « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme, dit-on ».
2. Nous avons un Congo potentiellement  riche mais sa population est parmi les populations les plus pauvres du monde. Quel contraste ? La répartition inéquitable et impitoyable des richesses nationales et l’accaparement de celles-ci par une poignée d’acteurs politiques et économiques sont à la base de la misère qui décime le peuple.
3. Les Saintes Ecritures et la culture authentique, nous parlant du pouvoir, elles ne cessent  d’inviter chaque citoyen du monde créé à l’image de Dieu, à être au service des nécessiteux comme ce fut le cas pour le Bon Samaritain en Luc 10 : 25 – 37. Ce message n’a toujours pas été compris et suivi du fait que le pouvoir présentement à travers le monde entier n’est pas considéré comme un ministère/service à rendre avec équité et amour au prochain. Dans ce cas, le pouvoir est utilisé comme un levier ou un moyen d’enrichissement illicite et de domination de l’homme par l’homme.
4. Le peuple dérouté et clochardisé faute des leaders spirituels, sociaux, politiques, économiques, scientifiques,…porteurs des valeurs et marchant courageusement dans l’intégrité cesse d’être mobilisé dans un élan de solidarité et d’unité pour la construction de son propre bonheur. Le culte des personnalités sans foi ni conscience au sein de la société ne peut que plonger le peuple de façon inconsciente dans le mysticisme, l’idolâtrie et  l’apostasie, source du courroux de Dieu.
5. A tous les niveaux et dans tous les domaines de la vie, nous constatons que la gestion des ressources est calamiteuse. Les acteurs sociaux, les politiques, les leaders spirituels, les opérateurs économiques, les fonctionnaires de l’Etat,… ont adopté la culture du mensonge et des détournements comme mode de gestion des structures et de la nation.  C’est pourquoi nous assistons aux faux rapports financiers, fausses balances, minoration d’impôts et taxes, prix illicites, vente des produits avariés, émergence des réseaux mafieux, détournements des aides, corruption, concussion,… Curieusement l’acquisition de la richesse par n’importe quelle voie est permise.
6. Les maux qui rongent la société sont donc légion : la culture d’immoralité sexuelle bat son plein, la polygamie, les conflits fonciers entretenus, les conflits liés à l’héritage dans plusieurs familles font croire que l’éducation de base est en moule, et la culture de gestion des familles et de toutes sortes d’institutions est chaotique. 

 Au regard de tout ce qui précède, tout laisse à croire qu’au sein de la société Congolaise, nous manquons vraiment des repères, des références, des modèles,… Nous avons tous failli à notre mission de gardien de la conscience du peuple et de notre propre conscience. Nous avons perdu le sens de l’humanité en bafouant intentionnellement les valeurs sacrées de la culture authentique et naturelle.

D’où : il nous faut nécessairement la Repentance personnelle,  familiale, clanique, tribale, ethnique, provinciale et nationale.

Par ce message de repentance qui est une valeur culturelle, nous voulons inciter tous les Congolais sans exception à reconnaitre les signes de temps en abandonnant le mal et en conséquence, commencer à agir dans le quotidien du travail avec une conscience nouvelle de responsabilité fondée sur la culture  du respect et de l’amour vis-à-vis de Dieu, du prochain et de la communauté.

Les Congolais deviendront donc par ce mode de vie de repentance continuelle des disciples de changement et des croyants crédibles et souligneront ainsi l’importance du message divin et culturel dans toute la société Congolaise. Sur cette base, les Congolais pourront confronter tranquillement les temps à venir avec toutes ses secousses et ses crises.

Par cette occasion et à titre de rappel, nous lançons un appel pathétique à toute la société congolaise : acteurs politiques, leaders spirituels, operateurs économiques, fonctionnaires de l’Etat, acteurs sociaux de la société civile, travailleurs dans les régies financières (DGI, DGDA, DGRAD, DPMER), travailleurs dans des entreprises publiques et privées,… bref, tous les Congolais sans exception ; à reconnaitre que nous avons tous échoué face aux exigences de l’intégrité, nous avons tous détruit notre beau pays,… Repentons-nous donc dès maintenant et chaque jour en nous inscrivant résolument dans la logique de l’enseignement séquentiel, systématique et intentionnel des valeurs et des normes de gouvernance et des principes de vie dont les ingrédients essentiels sont  puisés dans les Saintes Ecritures et dans notre culture authentique.

Si réellement nous tenons au civisme social, institutionnel et politique, pourquoi dès lors ne pas traiter notre programme d’enseignement systématique des valeurs culturelles comme une urgence humanitaire permettant de nous assumer dans la dignité du travail, seule capable de créer l’autonomie et de libérer d’une assistance permanente ? Si les ONG humanitaires ont toujours apporté une assistance urgente lors des guerres, des catastrophes, et si la guerre et les conflits ont toujours été certes un grand malheur, l’ignorance et la pauvreté ne sont-elles pas pires lorsqu’elles n’ont ni issue ni espérance ? Il est donc temps que le peuple congolais cesse d’être transformé en danseur pour se transformer en peuple travailleur. Voilà la vraie culture qui honore Dieu et l’homme créé à son image.                                                                                

Que vive le Dieu Créateur du Grand Congo ;

Que vive le Grand Congo qui est à restaurer par l’enseignement systématique  des principes et valeurs de la culture authentique et naturelle.

Nous vous remercions vivement.

Fait à Bukavu, ce dimanche 26 Juillet 2020.

Pasteur Janvier MAKOMBE KABARE dit Mizo se réclamant comme disciple œuvrant pour la promotion de la culture du progrès par tous, avec tous et pour tous.