Deux mois après sa signature, l’Accord de Paix de Washington, conclu entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, peine à produire des résultats concrets. Alors qu’il avait suscité un immense espoir de stabilité dans la région des Grands Lacs, le rapport d’évaluation publié en août 2025 révèle que seuls 19 % des engagements ont été réalisés.
Un tournant attendu pour la région
Signé le 27 juin 2025 sous l’égide des États-Unis et du Qatar, l’Accord de Washington avait pour ambition de mettre fin à des décennies de violences marquées par la prolifération des groupes armés, les ingérences étrangères et une crise humanitaire persistante.
Au cœur des engagements : la neutralisation des FDLR, le retrait des troupes étrangères et le renforcement de la coopération sécuritaire et économique entre Kinshasa et Kigali.
Des avancées timides
Sur les 30 tâches prévues, seules 14 ont été partiellement mises en œuvre, soit 19,1 % de réalisation effective. En intégrant les tâches partiellement exécutées, le taux grimpe à 41 %.
Parmi les signaux positifs, le rapport cite :
- une baisse des discours belliqueux entre dirigeants,
- le lancement du Mécanisme conjoint de coordination de la sécurité (JSCM),
- la signature de principes pour une intégration économique régionale.
Mais ces progrès diplomatiques contrastent avec la lenteur des engagements les plus urgents : désarmement des groupes armés, désengagement militaire étranger et protection des civils.
Des blocages persistants
Le document d’évaluation pointe :
- le retard du fonctionnement du JSCM et du Comité de surveillance conjointe (JOC),
- des divergences d’interprétation entre les parties,
- des réalités militaires mouvantes sur le terrain.
Résultat : les populations continuent de vivre dans la peur et l’incertitude, malgré la promesse de paix.
Recommandations du Baromètre des Accords de Paix
Pour relancer le processus, le rapport appelle chaque partie à assumer ses responsabilités :
- Gouvernement congolais : accélérer la neutralisation des FDLR, renforcer la protection des civils et pousser l’AFC-M23 à réintégrer l’armée et la police.
- Gouvernement rwandais : publier un calendrier clair et crédible pour le retrait de ses troupes.
- États-Unis : clarifier leur position, accroître la pression diplomatique et soutenir les mécanismes de suivi.
- Qatar : rapprocher les processus de Doha et Washington, et rendre public le projet d’accord soumis le 18 août.
- Union africaine : harmoniser les initiatives, créer un mécanisme continental de suivi et impliquer la société civile régionale.
Une paix encore fragile
L’Accord de Washington reste porteur d’espoir, mais son exécution trop lente inquiète. Sans actes concrets et rapides, la confiance des populations risque de s’éroder, compromettant une nouvelle fois la perspective de paix durable dans les Grands Lacs.
La rédaction
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