Par Africa Intelligence
L’administration américaine, sous la présidence de Donald Trump, a proposé la date du 13 novembre 2025 pour la tenue de la cérémonie officielle de signature de l’accord de paix entre la République démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, à la Maison Blanche.
Initialement prévue pour le 23 octobre, la rencontre avait été repoussée à la demande du gouvernement congolais, qui avait estimé que l’initiative était prématurée au regard des réalités sécuritaires sur le terrain.
Le texte de l’accord avait déjà été paraphé en juin 2025 par les ministres des Affaires étrangères des deux pays. Sa signature par les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame devrait marquer la dernière étape du processus de paix conduit sous l’égide de Washington, dans un contexte de tensions persistantes dans l’est de la RDC.
À la manœuvre, Massad Boulos, conseiller Afrique du président américain, avait rencontré des réticences du côté de Kinshasa. Les autorités congolaises insistent sur la nécessité d’un processus graduel, estimant que les efforts diplomatiques entrepris à Washington et à Doha ne se sont pas encore traduits par des avancées tangibles sur le terrain.
Malgré la signature, à la mi-octobre, d’un accord entre Kinshasa et l’Alliance du Fleuve Congo (AFC) — coalition qui comprend notamment le M23 — pour la mise en place d’un mécanisme de surveillance du cessez-le-feu, les affrontements n’ont pas cessé dans plusieurs zones du Nord et du Sud-Kivu.
Cette persistance des hostilités alimente le scepticisme du pouvoir congolais, qui redoute que la signature d’un accord politique ne suffise pas à ramener la paix sans engagements concrets sur le désarmement et le retrait des groupes armés.
Face à la prudence de Kinshasa, Washington maintient la pression pour la signature du texte le 13 novembre. Selon des sources diplomatiques, la Maison Blanche souhaite transformer cette date en un symbole fort de l’engagement américain pour la stabilité de la région des Grands Lacs.
La présidence congolaise, de son côté, plaide pour un calendrier par étapes afin de consolider la confiance entre les parties avant toute formalisation. Mais elle devra également composer avec l’empressement américain et les attentes croissantes de la communauté internationale.
Deux semaines après la date proposée pour la signature, les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame sont attendus à la Conférence internationale sur la paix et la prospérité dans la région des Grands Lacs, prévue à Paris et organisée par le président français Emmanuel Macron.
Ce double rendez-vous diplomatique pourrait marquer un tournant décisif dans les relations entre la RDC et le Rwanda, longtemps empoisonnées par des accusations d’ingérence et de soutien aux groupes rebelles.
La rédaction
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