LES GRANDS TITRES

RDC/ SOCIÉTÉ: « Le sang continue à couler à Beni… »(Opinion)

Par Jean Claude Katende

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Les massacres qui se passent à BENI sont insoutenables et inacceptables. Il n’y a que les auteurs des massacres et leurs relais qui peuvent supporter pareilles tueries. Ce qui se passe à BENI est un véritable défi contre toute l’élite congolaise, mais encore plus pour les autorités politiques et pour l’armée. Qu’est-ce qui nous manque pour mettre fin à l’insécurité à l’Est ?
Le plus grand problème à l’Est est que nous ne voulons pas changer de stratégie. La stratégie que l’armée applique à ce jour a montré ses limites. La diplomatie a montré aussi les siennes. La diplomatie profite plus à nos ennemis qu’aux populations congolaises. Elle est même encouragée par ceux qui vivent de l’instabilité à l’Est du Congo, alors que tout le monde est convaincu que ses réponses sont très limitées.
Je ne suis pas militaire pour faire la guerre ni dirigeant politique pour décider. En tant que citoyen, je peux réfléchir et partager les fruits de mes réflexions avec les décideurs politiques et militaires. Je sais que beaucoup vont me critiquer mais j’ai l’avantage d’écrire ce que je pense. Il n’y a que ceux qui ne prennent pas le risque d’agir qu’on ne peut pas critiquer.
Pour sortir de l’impasse, je propose que les stratégies suivantes soient examinées et mises en place par ceux qui ont le pouvoir de décision :

  1. Regrouper les villages
    A l’époque, Monsieur Lambert MENDE, alors ministre de communication, disait que le Gouvernement n’est pas capable de mettre un policier à côté de chaque congolais pour le protéger, ce qui est vrai sous un angle. Il est aussi vrai que les mercenaires au service des ennemis du Congo attaquent régulièrement des villages qui sont isolés ou des villageois qui vont seuls aux champs sans protection de l’armée. Si les villages sont regroupés, il sera facile de les protéger et éventuellement d’accompagner plusieurs villageois aux champs en assurant leur protection par les militaires. C’est aussi ça, le travail de l’armée.
    Je sais que cette stratégie n’est pas facile à mettre en place. Certains villageois ne voudront pas quitter leurs terres, mais nous sommes dans une situation exceptionnelle. Les terres peuvent être enregistrées avec leurs détenteurs par les autorités compétentes.
    Les autorités et leaders communautaires peuvent sensibiliser les communautés sur le bienfondé de cette stratégie et les mobiliser pour y adhérer.
  2. Confier la protection de l’Est, particulièrement de BENI, aux policiers et militaires originaires de l’Ouest du Congo.
    Il est important de regarder la réalité en face. Il est clair que certains militaires et policiers originaires de l’Est (Nord-Kivu, Sud-Kivu et Maniema) sont complices ou complaisants avec les mercenaires qui massacrent les congolais ou ont des liens avec les pays voisins qui profitent de l’insécurité au Congo.
    On sait aussi que certains politiciens de l’Est, basés à Kinshasa, instrumentalisent leurs frères militaires ou policiers engagés dans la protection de l’Est pour des intérêts politiques ou économiques.
    J’appelle les autorités à remplacer tous les militaires et policiers originaires de l’Est qui sont au front ou qui assurent l’ordre public à l’Est par les militaires et policiers originaires de l’Ouest (Kasaï Oriental, Kasaï Occidental, Bandundu, Equateur, Kinshasa, Kongo Central.). Tous les militaires et policiers originaires de l’Est doivent être déployés à l’Ouest.
    L’histoire récente montre que les commandants militaires qui ont remporté des victoires sur des ennemis à l’Est ne sont pas originaires de l’Est. Je peux citer MBUZA MABE, BAHUMA et MAMADU NDALA. Tous ne sont pas originaires du Grand Kivu. Ceci doit nous interpeller.
  3. Eriger un mur entre le Rwanda et le Congo
    La circulation des populations et des biens est un élément important dans le développement des peuples. On ne peut pas s’opposer aux échanges entre les populations du Rwanda et celles du Congo.
    Il est aussi clair que tant que les militaires du Rwanda auront la possibilité d’entrer sur le territoire du Congo quand ils le veulent, on ne mettra pas fin à l’insécurité à l’Est. Il faut réfléchir à comment il faut arrêter ces incursions. C’est notre droit d’y mettre fin.
    Il est important de lancer une étude sur ce que coûterait la construction d’un mur, avec des portes d’entrée et de sortie qui facilitent le passage normal des personnes et des biens, entre le Rwanda et le Congo, en le comparant à ce qui est dépensé pour soutenir le front à l’Est. Par anticipation, je crois que le mur couterait moins cher que toutes les dépenses qui sont engagées pour soutenir les militaires au front.
    Je sais que ceux qui profitent du désordre qui se passe à l’Est (insécurité, sortie illégale des minerais…) combattront cette stratégie, mais au moins j’aurais eu le courage d’avoir fait la proposition dans l’intérêt du Congo et des congolais. Nous n’allons pas continuer à consacrer une grande partie de nos ressources financières à lutter contre l’insécurité et les massacres à l’Est.
    Pour se protéger contre l’immigration illégale, les Etats Unis érigent un mur entre eux et le Mexique. Donc on peut aussi…
    Je suis sûr que ces stratégies peuvent changer la donne à l’Est de notre pays.
    J’ai fait ma part.
    A ceux qui ont le pouvoir de décider de s’occuper du reste.
    Fait à Kinshasa, le 12 janvier 2021

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