Par Jean Claude MEYA
Analyste Socio-Politique
Depuis 2006 jusqu’à nos jours, la seule chose qui se porte très bien au Sud-Kivu c’est le changement des Gouverneurs de Province ! Ceux qui manigancent en trouvent un bon deal quand bien même les habitants en souffrent. Un seul (Marcellin CISHAMBO) de 6 gouverneurs qui ont dirigé le Sud-Kivu de 2006-2020, a déjà fait plus de 5ans à la tête de ladite Province pour ne rien accomplir s’il faudrait évaluer les réalisations de celui-ci (CISHAMBO) par rapport aux richesses que regorge la province.
Aujourd’hui les tractations sur le probable remplacement de Théo NGWABIJE KASI, l’actuel gouverneur du Sud-Kivu alimentent l’actualité à Bukavu chef-lieu de la province.
Pourquoi 6 gouverneurs dans l’intervalle de 14ans, mais moins de 6% de réalisation dans reconstruction de du Sud-Kivu?
Les causes semblent être légionnaires, mais quelques-unes paraissent intéressantes :
1. LA SUPERSTRUCTURE (la politique de Kinshasa). Elle ne vise que l’intérêt personnel et non l’utile pour l’émergence du Sud-Kivu. Celle-ci ne laisse pas la libre autonomie financière et administrative de la province en tant qu’entité territoriale décentralisée. Elle ne tient pas compte de l’acceptance des acteurs politiques. Ainsi, elle impose à la population les gouverneurs non acceptés par celle-ci.
2. LA NOTABILITÉS DU SUD-KIVU VIVANT A KINSHASA
Cette notabilité composée des « leaders du Sud-Kivu », n’ont jamais pensé à un plan de développement de leur province d’origine. Ils fléchissent devant les propositions ruineuses à la province. C’est ainsi qu’on les utilise dans l’imposition des candidats gouverneurs méconnus par la population en défaveur de ceux préférés. Ensuite, en vue de créer des fissures dans la cohésion communautaires dans les Sud-Kivutiens en évoquant le concept « géopolitique ».
3. LA GÉOPOLITIQUE (CONFLIT TRIBALO-ETHNIQUE).
Observez même lors de dépôt des candidatures au poste des gouverneurs, si le titulaire est de l’ethnie SHI, son adjoint doit être souvent de REGA. Si le titulaire vient de Mwenga ou Shabunda, le vice doit automatiquement provenir de l’espace BUSHI. Chose étonnante, même les structures de la société civile ont aussi trempé dans ce piège.
Néanmoins, il se pourrait que le candidat idéal de la politique et de la notabilité doivent impérativement provenir de l’espace BUSHI. Pourtant, la guerre géopolitique (Kabare Vs Walungu et Mwenga Vs Shabunda) rattrape toujours le gouverneur impopulaire élu au suffrage indirect par certains députés corrompus et pris en otage par la politique et la notabilité.
Ainsi, le gouverneur se trouve bloqué dans toutes ses entreprises. La géopolitique est devenue un vrai poison contre le Sud-Kivu auquel il faudra trouver l’antidote.
Tous les six gouverneurs n’ont été que de Bukavu chef-lieu de la province et pas du Sud-Kivu entier car ils visitent rarement ou jamais certains territoires à l’intérieur du Sud-Kivu.
En effet, si les Sud-Kivutiens ne se réveillent pas, la province restera toujours à la queue du développement de la RDC.
Ce pourquoi, pour sauver cette entité, les députés nationaux et provinciaux doivent impérativement s’imposer en vue de booster son développement, et que la population du Sud-Kivu décourage tout acteur politique et notable qui s’enrichit à travers ce Deal qui ruine la Province du Sud-Kivu.
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