À Uvira, dans le Sud-Kivu, les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont réussi à procéder à l’inhumation du colonel Patrick, un officier d’origine rwandaise, dans un climat marqué par de fortes tensions. Des affrontements ont éclaté avec les miliciens Wazalendo, farouchement opposés à ce que ce militaire soit enterré sur le sol congolais.
Selon des sources locales, les FARDC ont dû mobiliser des troupes pour sécuriser l’enterrement, face à la résistance des Wazalendo qui voyaient dans cette inhumation une atteinte à la souveraineté nationale. Malgré les pressions, la cérémonie funéraire a eu lieu, mais dans la plus grande discrétion.
Le colonel Patrick a été enterré sans la présence de sa famille ni de ses amis proches. Seuls quelques membres de la communauté banyamulenge ont pu y assister, l’insécurité ambiante ayant découragé la majorité de ses proches.
Cet épisode illustre une fois de plus les tensions qui traversent la région d’Uvira, où la question de la présence de militaires rwandais au sein des rangs de l’armée congolaise alimente de vifs débats. Les patriotes Wazalendo, qui se présentent comme défenseurs de la souveraineté nationale, dénoncent régulièrement toute proximité avec le Rwanda, accusé de soutenir des groupes armés opérant dans l’Est de la RDC.
À ce stade, les autorités militaires congolaises n’ont pas encore fait de déclaration officielle sur ces incidents. Cependant, des analystes locaux estiment que ce type de confrontation pourrait fragiliser davantage la cohésion entre l’armée régulière et les groupes armés dits “patriotes” censés coopérer dans la lutte contre les rébellions dans la région.
L’enterrement discret du colonel Patrick reste ainsi un révélateur des fractures et de la méfiance persistantes qui continuent de miner la stabilité du Sud-Kivu.
La rédaction
Articles similaires
En savoir plus sur Mashariki RDC
Subscribe to get the latest posts sent to your email.