La stabilité des institutions provinciales, notamment le profil idéal du prochain gouverneur de la province du Sud-Kivu, demeure le cheval de bataille pour l’Association pour la défense des intérêts du Kivu-Bukavu -ADIB. Sur les antennes de «Télé 50», Gustave Bagayamukwe Tadji, président de cette association sans but lucratif, a signalé que le problème de la province du Sud-Kivu part du démembrement du Grand-Kivu qui «devrait être suivi d’une évaluation, deux ans plus tard, afin d’examiner si l’objectif de rapprocher davantage les gouvernants des gouvernés visé par la décision du comité central, Assemblée nationale de l’époque, était favorable à la bonne gestion des entités décentralisées pour l’étendre dans d’autres provinces».
Néanmoins, a poursuivi celui que la population appelle affectueusement «l’Homme de Bukavu», beaucoup de coïncidences malheureuses se sont accumulées et ont atteint leur point culminant en 2010 avec les crises institutionnelles qui n’ont pas permis aux gouverneurs imposés, d’une manière ou d’une autre, de garder la tête de l’exécutif provincial plus d’une année en moyenne.
La province du Sud-Kivu, a constaté le président de l’ADIB, compte 17 gouverneurs depuis 1997 alors que les autres provinces en comptent au maximum 7, surtout comparativement à celles du Nord-Kivu et du Maniema ayant connu les mêmes périodes d’occupations particulières sous les régimes AFDL et RCD.
«Le constat amer qui nous a réveillés c’était en 2010. A l’époque, c’était une crise institutionnelle très grave parce que non seulement les députés provinciaux eux-mêmes avaient voté une motion de défiance contre le bureau de l’Assemblée provinciale, mais aussi et concomitamment Kinshasa avait rappelé le gouverneur de province de l’époque en consultation et finalement l’avait obligé à démissionner», a remarqué Gustave Bagayamukwe Tadji. Ce dernier a découvert que, pendant 14 ans, aucun des gouvernements provinciaux qui se sont succédés n’a eu le temps matériel de travailler pour le développement de la province, tandis que le pouvoir central dotait la province des fonds nécessaires à la réhabilitation des routes, à la relance de la cimenterie de Katana, la sucrerie de Kiliba, pour ne citer que ces projets parmi tant d’autres.
Dans son intervention, le coordinateur provincial de la méga structure “Horizon 23” a regretté que la conférence de 2010 tenue à Kinshasa et ayant rassemblé plus de 400 filles et fils du Sud-Kivu ait abouti à d’efficientes résolutions qui n’ont jamais été mises en pratique pour baliser la bonne gouvernance et une paix durable dans cette partie du pays.
Mobilisation
Les Sud-kuvitiens en ont marre. Les habitants de ce coin de la RD-Congo désirent avoir à la tête de leur province une personne connue et qui connait la province avec son histoire et ses réalités, a déclaré Gustave Bagayamukwe Tadji. Le responsable de l’ADIB a invité les décideurs à porter une oreille attentive aux cris de détresse de la population en lui donnant l’occasion cette fois-ci d’être dirigée par un gouverneur choisi parmi ses leaders indépendamment des appartenances politiques et origines tribales. «Nous avons besoin d’un homme qui répond au critère principal de la méritocratie, l’excellence et l’élitisme parmi les candidats gouverneurs affichés. Quel que soit son parti politique et ses origines, la démocratie doit être bien encadrée pour que chacun des grands électeurs fasse son choix librement en fonction des critères recommandés», a-t-il lancé.
Au cours de cette interview avec la télévision cinquantenaire, Gustave Bagayamukwe a déclaré que sa sortie médiatique s’est inscrit dans la ligne droite de l’interpellation du Président de la République qui a, au cours d’un récent Conseil des ministres, appelé la ministre de la Justice Marie-Rose Mutombo à mettre toutes les batteries en marche pour combattre la corruption, puisque beaucoup de candidats gouverneurs sans vision et non portés par le peuple se font élire.
L’ADIB, par le truchement de son président, a demandé aux autorités nationales et provinciales de veiller à ce que les élections prochaines des sénateurs, gouverneurs et vice gouverneurs soient véritablement encadrées pour qu’aucune injoction politique et/ou tribalo-ethnique n’altère la volonté de chacun de ses élus provinciaux dans le choix des prochains gouvernants de sa province.
Le jeudi 14 mars dernier au Centre interdiocesain à Kinshasa, l’Association pour la défense des intérêts du Kivu-Bukavu -ADIB- avait organisé un atelier de réflexion sur la problématique de la gouvernance au Sud-Kivu. Il a été question d’actualiser les résolutions d’autres séminaires ateliers et tables rondes ténus précédemment à Kinshasa et Bukavu sur le même thème.
La rédaction
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