C’est un moment qualifié d’« historique » par de nombreux observateurs. Les présidents de la République démocratique du Congo et du Rwanda ont signé ce mercredi à Washington un accord de paix censé mettre un terme à près de quatre décennies de tensions, de conflits récurrents et d’instabilité dans l’Est de la RDC.
La signature s’est déroulée en présence du président américain Donald Trump, qui a joué un rôle central dans la médiation ayant conduit au rapprochement entre Kinshasa et Kigali. Saluant ce qu’il appelle un « tournant majeur pour l’avenir de l’Afrique centrale », Donald Trump a souligné l’ampleur du drame humain vécu par les populations congolaises depuis les années 1990. Il a évoqué un bilan estimé « à plus de 10 millions de morts » en près de 39 ans de guerre, un chiffre souvent mentionné dans les débats publics, bien qu’il fasse l’objet de plusieurs estimations selon les sources.
Le texte signé prévoit une série d’engagements réciproques destinés à ramener la stabilité dans la région des Grands Lacs. Parmi les principaux points annoncés :
- Retrait progressif et vérifié des groupes armés actifs dans l’Est de la RDC, avec un mécanisme d’observation internationale.
- Fin du soutien extérieur aux mouvements rebelles, en particulier ceux liés aux tensions persistantes entre Kigali et Kinshasa.
- Rétablissement des relations diplomatiques complètes et ouverture d’un dialogue politique permanent entre les deux pays.
- Coopération sécuritaire conjointe, incluant le partage d’informations et des opérations mixtes préalablement encadrées.
- Programme de reconstruction, de réinstallation et d’assistance aux populations affectées, soutenu par plusieurs partenaires internationaux.
Selon les deux gouvernements, cet accord vise à instaurer une paix durable, après des années de négociations interrompues et d’efforts diplomatiques infructueux.
Dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri, l’annonce a été accueillie avec un mélange d’espoir et de prudence. Les populations, qui ont payé le prix le plus lourd, espèrent que cet accord ne restera pas lettre morte, comme plusieurs tentatives précédentes qui n’ont jamais été pleinement appliquées.
« Les Congolais veulent enfin tourner la page de la guerre et retrouver une vie normale », a estimé un représentant de la société civile de Goma joint ce mercredi.
Pour Washington, cet accord s’inscrit dans une volonté de renforcer la stabilité régionale et de favoriser un environnement propice à la coopération politique et économique. Le président Trump a réaffirmé la disponibilité des États-Unis à accompagner les engagements pris, en particulier dans la démobilisation des groupes armés et la reconstruction.
Si la signature marque une avancée majeure, les analystes rappellent que la réussite de l’accord dépendra de :
- sa mise en œuvre concrète,
- la volonté politique réelle des deux parties,
- et l’implication continue des partenaires régionaux et internationaux.
Les équipes techniques congolaises et rwandaises devraient se réunir dans les prochains jours pour définir un calendrier opérationnel et installer les mécanismes de suivi.
La rédaction
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