Dans une interview exclusive accordée à notre confrère Jephte TCHEMEDIE de VOX AFRICA télévision Monsieur Jean-Luc LEKI MASTAKI, Chef de Bureau sous-régional de la Commission Économique des Nations Unies pour l’Afrique parle de l’Afrique face aux défis du changement climatique et de l’industrialisation de son économie au lendemain de la COP 19 qui s’est récemment tenue du 21 au 22 Novembre 2013, à Varsovie, en Pologne.
Voici l’intégralité :
Jephte TCHEMEDIE: Monsieur le directeur bonjour
Jean-Luc LEKI MASTAKI bonjour
JT: L’actualité fisant on parle de la COP 19 qui s’est récemment tenu. Globalement on parle de transition énergétique, migration vers les économies beaucoup plus verte est-ce que c’est une thématique qui parle aujourd’hui à l’Afrique?
JLM: Déjà la problématique du changement climatique parle à tout le monde, c’est une problématique globale qui démontre encore aujourd’hui que ces économies là qui dans ces entités qui sont nos pays nos continents sont interdépendants lorsque on regarde la fréquence, la récurrence et la magnitude des effets de quelques catastrophes naturelles qui ont démontré que personne n’est épargné. Je suis très bien ce qui se passe en Espagne, dans d’autres pays, ce qui se passe en Afrique,
Il y a lieu aujourd’hui d’insister encore une fois que le changement climatique est une réalité qui affecte tout le monde.
Et donc les discussions qui se tiennent sur le changement climatique, les différentes assises à Bakou démontre encore une fois que le monde n’a pas trouvé la solution à ces problèmes là et que des questions telles que celles de l’utilisation naturelle des nos ressources naturelles, la préservation du patrimoine environnemental de nos pays est et reste d’actualité.
JT : Mais, le problème Monsieur le Directeur, se pose sur la question de la responsabilité. Il y a ceux qui estime que l’Afrique ne pas responsable de ce changement climatique, alors que les principaux responsables sont : les États-Unis, la Russie, la Chine dans leurs économies industrialisées autrement dit, ces personnes pensent que l’Afrique ne devrait pas s’engager dans un dans un train auquel il n’est pas prêt de monter?
JLM : La problématique comme je l’ai dit, c’est celle des effets globaux ou bien public environnementaux au-delà de la responsabilité de ce qui cause ce qui est en train de se passer. Il va falloir embrasser la vulnérabilité; l’Afrique reste le continent le plus vulnérable au changement climatique.
Et la vulnérabilité se définit par un certain nombre de valeurs sociaux, économiques que ça soit le niveau de la pauvreté, la dépendance vis-à-vis de certains secteurs économiques qui sont affectés par le changement climatique. Nous devons éviter que cette calamité là qui a fait que tout le monde puisse continue. Donc on a un rôle à jouer, au-delà du fait qu’il est évident que nous ne contribuons pas beaucoup aux causes, mais les conséquences nous affectent plus que tout le monde et pour cela nous devons être conscient de cette réalité.
JT: Une dernière question justement pour sortir de ce sujet de la COP. Certains estiment que l’Afrique n’est pas responsable de cela, il devrait en tout cas avoir la possibilité d’utiliser son patrimoine naturel notamment les hydrocarbures, les pétrole et tout ce qui va avec. En tout cas que l’Occident à lui la charge d’exploiter son potentiel sans que cela ne pose problème. Comment est-ce que vous vous positionnez sur cette question ?
JLM : Je crois que la sous-région fait des réflexions à ces pionnières par rapport à cette question. Yaoundé la réunion de tout le pays CEMAC, la réunion sur l’avenir du pétrole ainsi de suite, il est clair que nous ne conseillons pas à nos pays de se départir automatiquement et brutalement des meilleurs dotations qu’ils ont en facteur. La plupart de nos pays africains sont pétroliers, mais il va falloir embrasser la question avec des raisonnements technologiques qui mène vers la réduction des effets, le deuxième élément c’est sur cette question économique, il faut commencer à réfléchir sur des nouvelles technologies, quoi qu’il en soit et le pétrole tel qu’il est exploité ici, nous sommes encore au niveau du brique, il faut avancer dans la technologie et savoir utiliser une technologie qui est verte. Les débats tournent essentiellement sur l’utilisation du gaz et du pétrole et aujourd’hui de plus en plus, la sous-région est claire, nous ne pourrons pas nous départir de ces dotation brutalement, mais il faut qu’ils aient des mécanismes alternatives qui nous amène progressivement vers une diversification de nos économies, et aussi vers une diversification de nos ressources et d’énergie. C’est de là qu’il s’agit que nous puissions travailler beaucoup plus sur le mixte énergétique qui nous permet de plus en plus de nous de partir de cette forte dépendance des énergies à fossiles et la sous-région ne manque pas d’alternative que ça soit le solaire, que ça soit l’hydroélectricité d’où l’on a une panoplie d’options qui peuvent nous permettre d’aller vers des mixtes énergétique beaucoup plus diversifié. Il faut aussi savoir que nous ne sommes pas en dehors de la marche du monde de plus en plus demain nous allons avoir moins de voiture à moteur de combustion, il faut que la sous-région se prépare et ne pas se mettre à la marge du monde et les options sont là, il faut les embrasser.
JT : Vous parlez de l’industrialisation, de diversification économique, la clé de tout cela c’est la technologie et aujourd’hui quel est l’enjeu qui représente la technologie pour le pays africains?
JLM : Aujourd’hui, il est reconnu de façon classique que ce n’est pas seulement pour l’Afrique, la technologie reste le cœur de l’industrialisation et l’industrialisation reste le cœur de la croissance économique.
La technologie et les innovations qui lui est associé permettent de produire plus avec moin, c’était le message de la CIE du comité des experts qui a eu lieu à Yaoundé il y a quelques temps. Nous devons apprendre dans ce contexte des changements climatiques dans ce contexte ou les biens globaux environnementaux préoccupe tout le monde. Nous devons apprendre à produire mais avec moins et plus avec moins. C’est la demande que notre niveau des connaissances dans la combinaison de nos facteurs de production soit amélioré, c’est la demande encore que nous ayons accès à des technologies modernes qu’elle soit verte.
JT : Justement le problème, est-ce qu’on a pas accès à cette technologie en Afrique?
JLM : Ça dépend de quoi on est en train de parler. Évidemment, il faut différencier les technologies mais de plus en plus l’Afrique est entrain d’avancer. Lorsque nous regardons, lorsque vous regardez la technologie du numérique aujourd’hui, vous regardez les taux de pénétration de la téléphonie mobile ainsi de suite, nous allons voir que l’Afrique est entrain d’avancer, il y a des contraintes qui se posent à nous on ne peut les ignorer. C’est les contraintes de financement de la technologie premièrement et des contraintes de production de la technologie, nous ne devons pas rester au niveau d’absorption de la technologie qui est produite par les autres c’est pour cela que nous ici à Yaoundé pendant les semaines passées nous avons insisté sur la nécessité de développer la recherche de développement dans nos pays. Pour que nous cessions d’être récepteur technologique mais que nous puissions produire des technologies. Il faut accompagner les innovateurs et il y en a, il ne faut pas dire qu’il y en a pas, nous avons rencontré l’association des innovateurs du Cameroun pendant les assises de CIE qui montre qu’au-delà de ce qui se raconte, des innovations dans le cas du numérique, des innovations dans les cas, tel intelligence artificielle, des innovations dans le cas de l’énergie renouvelable sont palpables.
Il faut accompagner c’est qui innovent pour les sécuriser afin de ne pas les perdre,, parce que beaucoup sont en train de partir.
C’est tout un écosystème que nous devons mettre en place : promouvoir la recherche de développement, encourager le développement de nos compétences en termes de capacité, science, technologie, mathématiques, ingénierie, pour que nos jeunes soient au cœur de la technologie et de l’innovation, mais aussi la protection de l’innovation et innovateur.
JT : Oui, mais Monsieur le directeur tout ce que vous dites est très bien sauf que les états disent qu’il n’y a pas d’argent.
JLM : Les états répondent qu’il n’y a pas d’argent, je suis tout à fait d’accord avec vous, mais lorsqu’on regarde bien c’est sont les secteurs privés qui mènent de recherche de développement en grande partie, il y a évidemment certaines innovations pour lesquels la protection à travers le droit de propriété intellectuel n’est pas possible et où l’État joue le rôle de catalyseur de la recherche agronomique la recherche biologique, où il est très difficile de protéger l’innovation. Mais le secteur privé doit être au cœur de l’innovation et lorsque le secteur privé est au cœur de l’innovation on ne se pose plus beaucoup de questions sur la capacité de l’État à financer. C’est la capacité du secteur privé enlever des fonds à travers les marchés financiers et d’autres outils. Et donc, il ne faut pas ignorer le rôle des secteurs privés dans la recherche du développement, évidemment quand on regarde la carte de recherche rénovation dans nos pays on ne voit pas tout de suite la place du secteur privé c’est pour cela que nous encourageons des partenariats public-privé mais que l’état puisse être au cœur, mais savoir qu’il doit être l’outil du secteur privé afin que la recherche de développement et l’innovation au sein de l’industrie soit le plus grand catalyseur sur l’investissement et la croissance et cela ne s’est réalisera que lorsque on pourra lié nos centres de recherche, nos chercheurs, nos innovateurs, avec les industries. Beaucoup d’innovations, beaucoup de technologie naissent dans le laboratoire mais le passage dans des laboratoires, le passage dans les centres des recherches vers l’industrie et la mise sur le marché et souvent rompu. Il faut encourager ces plate-formes des collaborations entre l’industrie et les entités qui produisent la recherche de technologie et c’est de cette façon qu’on mariera les privés et le public pour faire avancer l’innovation.
JT : Vous avez évoqué le volet de la propriété intellectuelle qui reste largement en marge de notre réalité. Aux États-Unis il y a plus de 3.000 brevets délivrés en Chine il y a plus de 3.500 voir même 4.000 brevets, mais dans notre zone économique ici en Afrique francophone c’est un peu moins de 1.000 brevets sur l’ensemble de 17 états. Selon vous qu’est-ce que cela ?
JLM : C’est là que le rôle de nos entités, de nos états est attendu parce que les coûts de protection de l’innovation est élevé pour une petite entreprise ou pour un jeune innovateur de Yaoundé.
JT : C’est là a été clairement revu aujourd’hui à 360.000 Francs CFA pour 10 ans valable dans 17 pays, tout représente les calculs fait un peu moins 100.000 Francs de ce genre par un.
JLM : Ah, nous avons discuté avec les innovateurs jeunes et ce n’est pas un petit montant pour certains d’entre eux, c’est qui innover ici chez nous c’est des jeunes et au-delà de la protection il faut aussi la rentabilisation de l’innovation c’est pour cela que l’on parle de la fuite des cerveaux dans le monde des innovateurs aujourd’hui. Au-delà de la capacité à protéger nos innovations ici mais c’est aussi aller les rentabiliser. Beaucoup d’entre eux quitte nos écoles de polytechnique, le centre de recherche pour aller déployer les innovations ailleurs, là où celles-ci peuvent être non seulement protégés et rue numérique et là où les passages des marchés sont beaucoup plus aisé à travers un meilleur accès au financement, à travers un meilleur accès à des plateformes qui permettent à nos innovateurs de se mettre ensemble pour faire avancer les idées.
Au-delà de la protection, c’est tout l’écosystème qu’il faut mettre en place, rentabiliser, mettre en marche, demande quel état accompagne les innovateurs. Le rôle des l’OAPI et des autres institutions des droits des propriétés ne devraient pas attendre que les innovateurs partent vers eux, il faut d’abord les accompagner afin qu’il puisse obtenir leur brevet. Et c’est pour cela que nous avons parlé des différents rôles, des différents acteurs qui se mettent ensemble. Les secteurs privés, les entités de formation et des recherches les entités sous régionales, parce que certains innovation ne pourrait qu’être rentabilisé que sur des grands espaces. Par exemple au niveau sous régional il y a beaucoup d’échelles qui demandent l’intervention, qui demandent une certaine coordination.
JT : Justement, on parle du développement, c’est tout à fait lié au commerce est-ce qu’aujourd’hui les principales enjeux de la zone de libre échange continental; le fait est là depuis le lancement de la ZELCAF, il n’y a pas vraiment des avancées au niveau qu’on aurait souhaité, le niveau d’échanges entre les pays africains reste à 5 % pour les statistiques les plus optimistes. Aujourd’hui qu’est-ce qui coince ?
JLM : Je crois que moi je ne veux pas jeter un regard sur la ZLECAF en mode verre à moitié vide. Il y a certains nombres des choses qui ont intervenues : d’abord la prise de conscience des états aujourd’hui où ces états-là ont leur stratégie ZLECAF. Je veux dire que ces états ont pris conscience de miser sur le marché pour pouvoir en tirer profit.
Deuxièmement, tous les pays ont ratifié finalement leurs noms, sont engagés dans le commerce réel lui-même. Le commerce, ce guide pour lequel le Cameroun est leader en Afrique. Cela montre déjà qu’il y a des pays pilotes qui avancent nous avons été au port de Kribi ou on a vu des containers en train de partir et d’autres en crédit venir c’est-à-dire que la ZLECAF est en train de se mettre en œuvre et fonctionnel de plus en plus. Il va falloir encore une fois; encore qu’on reconnaisse que la réduction où l’élimination des barrières tarifaires à elles seules ne permettra pas d’avoir le bond en avant sur le commerce. Il faut des actions intégrées et holistiques, ces actions vont vers des initiatives liés aux infrastructures, la fluidité de marchandises entre nous ne pourra être une réalité que lorsque il sera facile du point de vue logistique des nous voir un un container de Douala vers Cap Town, de nous voir un container du caire à Douala. C’est de ces questions logistiques et ces questions logistiques sont des routes du commerces. Au-delà de cela, lorsque on a ouvert les frontières c’est aussi fluidifier les corridors des questions des infrastructures, de gouvernance des corridors. On a entendu parler de tous les tracasseries au niveau du corridor, il faut libérer entièrement le commerce de l’Afrique. Et au-delà de cela, nous sommes en train de parler des questions de la demande de l’expansion du marché et qu’il faut aussi travailler sur l’offre, c’est-à-dire vous avez des marchés mieux organiser qui sont larges, mieux intégrés. Aujourd’hui, il faut avoir des produits pour y amener, il faut travailler sur la chaîne de valeur et essayer d’accompagner le pays africains là où ils ont le plus d’avantages comparatif pour pouvoir conquérir les marchés.
Et c’est ici à la CEA à travers le plan directorial de l’industrialisation et de diversification de l’Afrique centrale que nous avons identifié un certain nombre de créneaux des chaînes de valeur qu’il faut libérer aujourd’hui. Il faut travailler sur l’économie de l’offre pour pouvoir avoir des produits qui sont compétitifs, c’est-à-dire en terme de prix et des qualités mais aussi des produits qui sont disponibles sur les marchés et qui sont accessibles sur le marché.
JT : J’ai préféré voir le verre à moitié plein, le fait est que beaucoup des états restent encore créatif par rapport à l’ invasion des pays qui n’ont pas un tissu industriel assez développé redoute clairement une sorte d’envahissement de leur territoire, leur marché par des pays qui ont des tissus économiques beaucoup plus avancé et c’est aujourd’hui les principaux problèmes de la ZLECAF.
JLM : Le principal problème de la ZLECAF depuis longtemps a été celui de la crainte des pays par rapport à leur financement.
JT : Justement, quel est l’effet pour le rassurer?
JLM: Par rapport à leurs finances publiques, les pays ont estimés que tous les pays dépendent des droits d’entrées et de la fiscalité à la portée, ils ont estimé que si on libéralise le commerce, si on réduit les droits tarifaires ils vont perdre la grande partie de leurs finances publiques. Il y a des études qu’on a mené ici à la CEA, des études en pic des approches rigoureuses démontres à court terme que oui les pays pourraient perdre leurs recettes, mais à long terme en essayant de réviser les fiscalités internes à travers la rationalisation de la taxe sur la valeur ajoutée ainsi de suite les pays gagneront beaucoup plus. Deuxième chose, les variables économiques, on ne peut pas les mesurer d’une seule optique, c’est les questions d’emplois, c’est lorsque on va développer le marché sous-régional, mieux intégrer qu’on pourra produire ici chez nous et on pourra créer de l’emploi. La population est majoritairement jeune et attendent de l’emploi. Vous avez parlé ici des chiffres soit 2 % 5 % etc.. La part du commerce inter-régional est encore faible mais lorsque on regarde sur cette part faite, quels sont les produits qu’on échangent entre nous? On se rend compte que c’est son des produits à valeur ajoutée, en d’autres termes industrialisés. Mais lorsque nous échangeons avec la Chine, nous échangeons avec le partenaire traditionnel, ce sont des matières premières nous transformés, on peut citer les cacao non transformé, les cuivre du Congo qui va en Chine, le cobalt qui va en Chine pour produire les biens manufacturés qui nous revient. Mais la petite part là de 2 %, là si il pleut être minime c’est le produit à valeur rajoutée qui peut être patte à tomate du Nigéria, farine de maïs Cameroun et donc si nous voulons nous industrialiser, nous les ferons à travers ce commerce intra-régional, c’est pourquoi nous encourageons les pays à embrasser la réalité et pour embrasser cette réalité il faudra d’abord développer leur tissu économique. Et développer le tissu industrielle. Ici à la CEA, nous les accompagnons à travers le développement de ce que nous appellons: les zones économiques spéciales; cette approche mène beaucoup à dire que si vous ne pouvez pas attirer les investissements comment voulez-vous développer votre capacité productive?
Et nous, nous disons qu’il y a moyen de définir les périmètres géographiques bien limités à travers. Pour développer ses infrastructures à petite échelle on peut créer l’écosystème qui permet à ce que l’on soit compétitif et produire.
Je vous donne un exemple: la zone économique spécial des bois à bertois, il s’agit des circonscrire 2.000 hectares où l’état developpe la technologie nécessaire que les conditions aussi bien incitative et donc les conditions fiscales et douanière, conditions de guichet unique qui permet aux entrepreneurs de travailler rapidement, disponibilité l’électricité, meilleur accès aux routes d’évacuations et encourager les majors de l’industrie du bois à venir s’installer et quand ils vont s’installer vous allez voir qu’ils vont produire des grandes quantités, des meilleures qualités et approvisionner les marchés sous-régional. Et donc, il faut bien coordonner les politiques lié à l’accès au marché, à l’expansion du marché à travers la réduction des tarifs douaniers et aussi développer leur fond.
JT: On va peut-être finir par là, on parle aujourd’hui de réaliser un potentiel industriel mais cela empêche au niveau du financement.
Aujourd’hui l’Afrique et le Continent qui capte les nom investissement en raison notamment de la perception très élevée du risque sur le continent africain. Et dans ce registre des institutions comme par exemple le banque centrale africaine de développement propose la création d’une agence de notation africaine est-ce que vous pensez qu’aujourd’hui que cela pourrait être une solution ?
JLM : Déjà parler de la notation, il y a deux à trois réalités: la première réalité est que le marché est très très concentré, on a trois agents des notations qui sont les seuls pilier qui contrôlent à peu près 90 % de la notation au niveau mondial. Nous sommes donc sur un marché très concentré où il y a une offre très diversifier des agences de notation.
Deuxièmement, il n’y a pas une seule agence africaine parmi c’est majeur. Là ça fait que la perception du risque africain est définie par des modèles qui ne sont pas africains et de ces modèles qui ont une forte aversion au risque de telle sorte que la prime de risque en Afrique et très très élevé, ça fait que l’Afrique n’a pas de financement.
Je me souviens en 2023 à cause des notations qui sont portés sur les algorithmes qui ne sont pas fondés sur les réalités africaines, l’Afrique a perdu plus de 63 milliards des Dollars en terme d’opportunités des financements parce que le risque perçu sont très élevés selon les agences de notation. Il faut que l’Afrique ait non seulement son agence de notation mais qu’elle ait ses propre approche de définition de risque parce que la perception des risques défini à partir de ces agences Américaines, Française, Japonaise montre que souvent la compréhension de nos risques n’est pas bonne par ses agences là.
Troisième chose, c’est privé l’Afrique du financement pendant le moment de vulnérabilité. Pendant la crise du covid-19, presque 80 % des économies africaines ont accusé une détérioration de la notation et ce pendant ces moments là que l’Afrique avait besoin du financement, mais les agences de notation ont indiqué que ces économies étaient à grand risque ainsi de suite. Tous les débats qui ont eu lieu entre le Ministère des Finances du Ghana et certaines de ces agences de notation démontrent encore le besoin que nous ayons notre agence de notation Africaine qui aura une perception des risques propres à l’Afrique et qui prendra en compte nos spécificités et nos caractéristiques dans les algorithmes parce que les algorithmes sont souvent basés sur les modèles macro-économiques qui sont définis dans ces autres pays, et donc ça sera très bien que nous ici à la CEA, nous aillons toutes une division qui travaille sur les questions de financement du développement et qui souligne l’impératif qu’il ait cette agence des notations africaine.
JT : Très bien, le débat reste vraiment ouvert vu que les temps qui nous ait reparti malheureusement arrive à son terme, merci Monsieur le directeur d’avoir répondu à tous nos questions.
Merci aussi à vous qui nous ont suivi, et c’est ici que prend enfin se focus rester sur Vox Africa.
JLM: C’est moi qui vous remercie.
Propos recueillis par Jephte TCHEMEDIE/ Vox Africa
Mis en ligne par Mashariki RDC
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