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OUGANDA–RDC/ POLITIQUE : Un ancien ministre proche de Museveni évoque « la fin prochaine des frontières » entre les Nandés congolais et ougandais

Une déclaration inattendue venue de l’Ouganda provoque un vif émoi de l’autre côté de la frontière. Lors d’un rassemblement populaire tenu dans le district de Kasese, l’ancien ministre de la Défense Chrispus Kiyonga, figure historique du régime ougandais et proche du président Yoweri Museveni, a tenu des propos lourds de sens sur l’avenir des relations entre les communautés Konzo et Nande, présentes de part et d’autre de la frontière entre l’Ouganda et la République démocratique du Congo.

Issu lui-même de la communauté Konzo, culturellement et linguistiquement apparentée aux Nande du Nord-Kivu, Chrispus Kiyonga a affirmé que « la frontière entre les deux peuples est appelée à disparaître », ouvrant ainsi la voie à une libre circulation qu’il présente comme naturelle.

« Bientôt, il n’y aura plus de frontière entre nous et la RDC. Les Nande vivent des deux côtés, nous avons les mêmes familles, la même langue, et nous continuerons à échanger librement avec nos frères du Congo », a-t-il lancé sous les applaudissements de ses partisans.

Cette sortie, largement relayée par la presse locale ougandaise, suscite des réactions contrastées. Certains y voient une volonté d’unité culturelle et une main tendue à la coopération transfrontalière, tandis que d’autres interprètent ces déclarations comme un signe d’ambitions dissimulées de Kampala dans la région du Nord-Kivu, déjà fragilisée par la présence de groupes armés et des tensions ethniques.

À Kinshasa, plusieurs observateurs politiques et diplomatiques appellent à la prudence, rappelant que de telles déclarations, dans un contexte géopolitique sensible, peuvent alimenter la méfiance entre les deux pays.

Les propos de Kiyonga interviennent alors que les relations entre la RDC et l’Ouganda oscillent entre coopération sécuritaire et méfiance réciproque.
Si les deux États collaborent dans certaines opérations militaires contre les groupes rebelles dans l’Est congolais, la question des frontières et des appartenances communautaires demeure un sujet hautement sensible, régulièrement exploité à des fins politiques.

Pour l’heure, ni le gouvernement ougandais ni les autorités congolaises n’ont officiellement réagi à ces déclarations. Mais dans les zones frontalières de Kasese et Beni, les discussions vont bon train — entre espoir d’un rapprochement culturel et crainte d’un nouvel épisode de tension régionale.

La rédaction


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