SUD-KIVU/ ÉDITORIAL : Combat politique ouvert entre le Gouvernement Ngwabidje et l’Assemblée Provinciale du Sud-Kivu : l’USN, l’UDPS et Théo Ngwabidje Kasi restent !

Les rivalités politiques entre les sociétaires de l’Union Sacrée pour la Nation basés à Kinshasa et au Sud Kivu offrent depuis plus de 03 ans un spectacle déstabilisateur des institutions provinciales du Sud Kivu.

La politique de « ôte – toi de là que je m’y mette » ou de « ôte toi de là que j’y mette mon lieutenant » a donné naissance au combat ouvert entre le gouvernement provincial Ngwabije et une partie des députés de l’assemblée provinciale du Sud Kivu. Certains hauts cadres de l’USN basés à Kinshasa auraient été identifiés comme parties aux conflits.

Pour mettre fin à cette saga qui n’a que trop duré et qui terni au quotidien l’image de la province à travers des incidents indignes, la Cour Constitutionnelle a décidé du maintenant de son Excellence Théo Ngwabidje Kasi au gouvernorat du Sud Kivu.

Une telle décision enchante Théo Ngwabije Kasi, le parti au pouvoir UDPS, l’USN et tous les acteurs politiques congolais fidèles à l’alliance UDPS-USN-Theo Ngwabidje.

L’alliance UDPS-USN-TNK est une patate chaude consommable erga omnes par toute la majorité au pouvoir pour les raisons suivantes :

1. Le premier citoyen du Sud Kivu est désormais cadre de l’UDPS. Il y est très actif, participatif et contribue à l’implantation de cette formation politique dans les coins et recoins de la province,
2. De l’Ituri jusqu’au Tanganyika, c’est la première fois, depuis la démocratisation du pays en 2006 que l’UDPS s’obtient un Gouverneur de la taille de TNK et en même temps le premier parmi les ministres provinciaux (ministre de l’intérieur).
3. Il n’existe pas de cadeau en politique. Le départ de TNK du gouvernorat du Sud Kivu n’est pas une assurance ni pour l’USN ni pour l’UDPS.
4. Tous les scénarios en analyse indiquent que l’UDPS, l’USN et TNK restent en place !
   a) Ngwabije part, le vice gouverneur Malago gère la province. Pas question de laisser la province à l’UNC. La majorité à l’assemblée provinciale et la majorité des ministres provinciaux pertuberaient Malago. La déstabilisation profonde des institutions provinciales serait signée !
   b) Élection d’un nouveau gouverneur de province ! Le compteur revient à zéro . Le gouvernement provincial démissionne, y compris l’UNC Malago. Aucune formation politique ne sera favorite car plus personne ne connait aujourd’hui la couleur de sang qui coule dans les veines des députés provinciaux qui devront voter le nouveau gouverneur.
   L’AFDC, l’UNC ni l’UDPS ne pourraient pas gagner les postes de gouverneur et de vice gouverneur. Le risque que les députés provinciaux imposent un gouverneur de leur choix, contre toute attente, serait probable.
5. La politique réel et réaliste indique toujours qu’entre deux diables l’on choisira celui que l’on connait. TNK reste en place pour soutenir l’action du Chef de l’Etat, de l’USN et aider son UDPS à bien s’implanter. Et c’est de bonne guerre!!

Le maintien de TNK à ce gouvernorat indique que :
a) l’autorité suprême du pays peut encore initier des actions de réconciliation entre le gouverneur, les députés et les sociétaires de l’USN qui se sentent frustrés . C’est ce qu’on appelle Cohabitation pacifique irrévocable !
b) grâce aux différents rapports sur la gestion de la province qui la plupart plébiscitent TNK, il est possible d’apporter certains correctifs et essayer de faire avancer encore plus la Province,
c) l’autorité suprême veut « dégonfler » certains sociétaires de sa plate forme USN et rappeler les troupes à la discipline et leur intégration à une gestion coordonnée des ambitions politiques au niveau central comme en province,
d) l’USN veut mettre fin à la culture qui reconnaissait il y a peu que telle entité était « une chasse gardée » de tel acteur politique,
e) l’autorité suprême a compris que les Sud-Kivutiens auraient décidé de ne jamais s’entendre et trouver un consensus sur la gestion et le développement de leur province.

Il faut absolument « les aider à avancer »!!
Ce sera en même temps l’occasion d’appeler les entrepreneurs politiques et sociaux du Sud Kivu de faire taire les agissements et brutalités souvent aveugles de « leurs sociétés civiles » qui, eux aussi, s’en prennent sous impulsion et sans analyses profondes aux autorités établies.
f) les élections s’approchent et chaque formation politique doit gagner des sièges. Le gouverneur TNK, à l’instar d’autres cadres politiques congolais, doit réaliser une moisson.

Ce combat politique ouvert entre le gouvernement Ngwabije et l’Assemblée provinciale du Sud Kivu aura certes fait beaucoup de casses mais a pu révéler que seules les intelligences ne suffisent pour construire un pays ou une une province. A ces intelligences il faut ajouter les volontés de ne pas nuire et d’accepter de perdre pour que la communauté gagne.

La rédaction