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KINSHASA/ JUSTICE : Après moultes pressions, reprise du procès Floribert Chebeya et son chauffeur Fidèle Bazana à la haute cour militaire

A peine rouvert, à peine reporté, le procès Floribert Chebeya et son chauffeur Fidèle Bazana a bel et bien repris à la haute cour militaire à Kinshasa. La cause à été renvoyée à deux semaines, soit au 06 Octobre prochain. La raison de ce report est de permettre cette juridiction militaire de pouvoir citer la RDC « civilement responsable » et trouver les avocats pour les deux prévenus dont Christian Ngoy Kenga Kenga.

Accusé d’assassinat de Floribert Chebeya , le policier Christian Ngoy Kenga Kenga a refusé de se tenir à la barre, le mercredi à Kinshasa. Il a résisté devant la Haute cour militaire, refusant de répondre à certaines questions.

Tout comptes fait, cette reprise du procès ouvre une porte pour que cette fois-ci la vérité dans ce double assassinat triomphe au grand jour.

Pour rappel, la Haute Cour a notifié mardi 21 septembre aux parties civiles Chebeya et Bazana la reprise du procès en appel du double assassinat des défenseurs des droits de l’homme, Floribert Chebeya et Fidèle Bazana.  

L’affaire sera appelée à la suite des recours des prévenus Christian Ngoy Kenga Kenga, commissaire supérieur et Jacques Mugabo, sous-commissaire de la police nationale contre l’arrêt de la Haute Cour rendue en leur absence, étant donnée la disjonction de la cause au premier et second degré. 

Les organisations de défense des droits de l’homme réclamaient depuis plusieurs années la réouverture du procès Chebeya et Bazana, cependant, certains évènements vont faire progresser rapidement les choses. 

L’arrestation, en septembre 2020, du major fugitif Christian Ngoy Kenga Kenga, à Lubumbashi suivi de son transfèrement à la prison militaire de Ndolo à Kinshasa apparaissait comme une aubaine pour réclamer la réouverture du procès.  

Il était condamné par contumace dans le double meurtre de Floribert Tshebeya et Fidèle Bazana en 2010. 

Le procès avait abouti à quelques condamnations au premier degré. Mais, le débat a été relancé sur cette affaire après que d’autres policiers fugitifs, l’adjudant Hergile Ilunga et le brigadier en chef Alain Kayeye, soient passés aux aveux. Sans compter aussi sur l’arrestation d’un autre policier, qui était en cavale au moment du procès, le major Paul Mwilambwe.  

Les organisations des droits de l’homme ont alors exigé, comme elles le font depuis plusieurs années, « l’arrestation immédiate » des généraux John Numbi, l’ancien inspecteur général de la police, et Zelda Katanga alias Djadjidja, l’ancien patron de la police militaire. Le premier prendra fuite alors que le second a été interpellé puis écroué par la justice militaire, en 2021. 

Le 2 juin 2010 à Kinshasa, Chebeya avait été retrouvé mort dans sa voiture vers le quartier Mitendi et son chauffeur porté disparu, après avoir répondu à un rendez-vous la veille avec l’ancien inspecteur général de la police. 

En 2011, le procès pour assassinat a eu lieu. Cinq policiers ont été condamnés à l’issue de ce procès au 1er degré, dont quatre à la pleine capitale et un à perpétuité.

Accusé de commanditaire par les parties civiles, le général John Numbi avait fait sa déposition en tant que renseignant et avait clamé son innocence. Le général Djadjidja avait également déposé. Et tous les deux n’avaient été inculpés. 

Mais, ce mercredi, alors que le général John Numbi est en cavale, le général Zelda Katanga devait être en face des juges et de la partie civile. 

Blanchard Pataoli


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