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Par Robert Mondo Lunye Lunye
Chef de Division Provinciale de l’urbanisme et Habitat
Province du Lualaba
Dans la vie des grandes nations, il n’est de rôle moins aisé que celui de faire témoignage élogieux d’un valeureux personnage qui a eu pour mission sur cette terre le difficile métier de dire le Droit, de rendre justice.
Et pourtant c’est avec désinvolture que les plus grands historiens écriront à l’encre indélébile dans leurs plus célèbres ouvrages combien le Procureur général de la République Joseph Mushagalusa Ntayondeza Ndi était un Grand Homme pour son pays. Un juriste accompli et rigoureux qui a eu l’avantage de pratiquer le droit dans toutes ses dimensions sous la trilogie Enseignant-Avocat-Magistrat et surtout HAUT MAGISTRAT, comme le rappelait encore Patrick Strong Aganze un de ses plus proches parents.
Un patriote aux multiples accomplissements qui, tout au long de sa carrière a rempli les devoirs de sa charge avec dignité et honneur.
Ils parleront aussi de lui comme ce Patriarche, ce grand père doux envers ses petits enfants, cet oncle dont la serviabilité n’avait d’égale que sa bonté, ce père aimant dont la gaieté de cœur tranchait singulièrement avec sa rigueur, ce mari exemplaire qu’il aura été. Oui, nous avons appris à le partager, nous ses proches avec son pays, ses amis et ces milliers des personnes connues et inconnues.
Face pourtant à la fatalité, et avant même que son corps ne soit porté en cette riche terre de Ngweshe qu’il aimait, je n’ai pu résister à la douloureuse tentation et au devoir légitime de porter à la lumière mon admiration à l’endroit de cet illustre magistrat qui aura marqué son temps.
Ce n’est donc pas le deuil de cet Homme né un certain 25 décembre 1947 à Chagala, en Groupement de KANIOLA, Territoire de Walungu, Province du Sud-Kivu que nous observons ces jours.
Le Procureur Joseph Mushagalusa a servi son pays avec loyauté et abnégation.
Il avait fait ses début à l’ENDA (École Nationale de Droit et Administration) avant que cette dernière ne soit fermée par le Maréchal Mobutu et déversé à la faculté de Droit de l’UNAZA. Lui qui à peine avait décroché sa licence en Droit à l’Université Nationale du Zaïre, campus de Kinshasa avait mis son savoir au service de la Communauté. Procureur de la République près le Tribunal de Grande instance de Kamina (actuel province du Haut-Lomami) et au Tribunal de Grande Instance de Buta, Procureur général près les Cours d’appel de Lubumbashi et Bukavu, Procureur général près la Cour suprême de Justice, Procureur général près le Conseil d’état, Avocat au barreau de Kinshasa Gombe, Assistant à l’université de Lubumbashi et au Centre Universitaire de Bukavu actuel UOB, il aura eu une carrière riche.
C’est donc au nom d’un ordre moral confirmé qu’aujourd’hui, je me joins à la reconnaissance et à l’affection respectueuses magnifiquement exprimées que le pays tout entier lui manifeste. Car depuis sa disparition, en dépit de notre chagrin, nous sommes devenus des témoins d’une justice en deuil, sans doutes pour honorer les valeurs d’équité et la rigueur de dire le droit qu’incarnait le PGR Mushagalusa. Sa vie aura été une anthologie d’engagement et de persévérance.
Il était comme une torche dans l’obscurité pour les nombreux juristes qui avaient suivi ses pas parce que sa volonté de voir l’émergence d’une justice Congolaise équitable et au service de la Communauté était plus incandescente que les étoiles qui zèbrent le ciel la nuit tombée.
Au cours de ses dernières années, alors qu’il avait déjà rejoint l’Éméritat, il était resté un des gardiens du flambeau que lui et ses congénères avaient allumé. Parmi eux, le Président Benoît Lwamba Bindu qui vient aussi de nous quitter. Il en a attisé les braises ardentes au point que la République s’en souviendra, à jamais.
Dans les jours à venir, nous le conduiront, dans l’intimité familiale en sa dernière demeure, dans la terre de ses ancêtres.
Dans ses ultimes moments, il aura été une véritable leçon pour nous tous. Son courage et sa dignité face à la mort ont fait de lui l’incarnation de l’homme congolais exemplaire au service de la Patrie. Et cette cohorte chevaleresque du Katanga au Kivu, de Kinshasa en Province Orientale qui se tient à ses côtés au Paradis et qui nous rappelle son irrésistible détermination à ne jamais céder au chantage ni aux pressions de tout bord, commande à ce que nous poursuivions son combat: celui de la justice pour tous. Et je lui en fais le serment.
Va en paix, Père, mentor et modèle de vie. Et que cette terre d’Afrique te soit douce et légère dans l’espérance de vous retrouver prochainement dans la félicité éternelle.
Masharikirdc
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