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RDC/ POLITIQUE : Paix en RDC et dans les Grands Lacs : l’urgence d’une feuille de route claire pour un cessez-le-feu effectif ( Tribune)

Par Maître Joseph Dunia Ruyenzi, avocat et ancien bâtonnier de l’ordre des avocats du Nord-Kivu (2013-2016)

La réunion de Paris ravive un nouvel espoir de paix en République démocratique du Congo (RDC) et dans la région des Grands Lacs africains. Cependant, cet espoir ne pourra se concrétiser qu’à travers une feuille de route claire, assortie d’engagements précis et d’un mécanisme rigoureux de suivi du cessez-le-feu.

L’urgence d’impliquer les acteurs locaux et régionaux

Alors que les pourparlers de Doha et de Washington peinent à produire des résultats tangibles, l’heure est à une implication plus forte des acteurs nationaux et régionaux. Les véritables amis du peuple congolais doivent désormais encourager les parties au conflit à signer un acte d’engagement clair, définissant les responsabilités de chaque acteur et désignant les institutions chargées de veiller au respect du cessez-le-feu immédiat.

Une population doublement victime

Privée de banques, d’aéroports fonctionnels et de liberté de mouvement entre provinces, la population congolaise subit de plein fouet les conséquences de la guerre, aussi bien à l’Est qu’à l’Ouest. Des milliers de déplacés internes, souvent abandonnés à eux-mêmes, souffrent dans leur propre pays, sans assistance adéquate.

Vers une feuille de route claire et inclusive

La solution passe inévitablement par la signature d’une feuille de route claire prévoyant :

  • le cessez-le-feu immédiat,
  • le déploiement d’observateurs neutres (ONU, Union africaine, Union européenne),
  • et la relance de discussions sincères entre les leaders de la région des Grands Lacs.

Si les accords de Washington et de Doha ont permis d’identifier les parties au processus, leur mise en œuvre reste entravée par l’absence d’un cadre d’application cohérent et par l’éloignement géographique et politique des acteurs internationaux vis-à-vis des réalités du terrain.

Une approche réaliste et équilibrée

La paix durable ne pourra être obtenue qu’en plaçant les intérêts du peuple congolais au-dessus des enjeux économiques liés aux minerais ou aux aides humanitaires. Les leaders régionaux et les forces politiques internes doivent être au centre du processus, dans un esprit de responsabilité et de transparence.

L’absence remarquée des principaux acteurs régionaux à la conférence de Paris suscite des doutes sur la réussite des initiatives humanitaires et des négociations économiques. D’où la nécessité d’un engagement formel, sous la supervision d’observateurs neutres, pour garantir une paix véritable et durable.

La rédaction


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