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RDC/ SOCIÉTÉ : Quel avenir pour l’Union sacrée de la nation du President Felix Tshisekedi?( Tribune)

Par Dr Lazare M. Lufakalyo Consultant spécialiste des conflits et politique en Afrique centrale en collaboration avec Madame Nadia Bonfort, Administratrice de Nadia Talkshow


CONTEXTE POLITICO -SOCIAL
Le 23 octobre 2020, le Président de la République Démocratique de Congo (RDC) a annoncé les consultations politiques pour la constitution de l’union sacrée de la nation. D’après son initiateur, la constitution de l’Union sacrée a pour objectif :

  • Refonder l’action gouvernementale qu’il a estimé bloquée par la coalition FCC (Front Commun pour le Congo) et Cach (Coalition pour le changement).
  • Sortir des tensions grandissantes avec le FCC où les intérêts divergent trop et collaboration difficile. Le président ayant dénoncé la crise persistante cristallisée notamment par le refus du Parlement de soutenir certaines initiatives du Gouvernement notamment les nominations dans l’appareil judiciaire et dans les entreprises étatiques. Une certaine opinion pense que la nouvelle coalisation ou ‘’union sacrée’’ autour de la personne du président de la république a pour but de renverser le rapport de force et se donner plus de marge de manœuvre pour la suite de son mandat. Ci-dessous, notre petite lecture sur la problématique de l’idéologie politique de l’Union sacrée’’ en RDC.
    QUI ONT ADHERE A L’INITIATIVE DE CREER L’UNION SACREE
    Diverses personnalités (poids lourds politiques et des associations de la société civile) les plus représentatives du pays notamment les députés de CACH et quelques députés de FCC, de LAMUKA et AFDC/A ont adhérés à l’Union sacrée. L’engouement massive à l’idée de l’Union sacrée serait consécutive à la menace de la dissolution de l’Assemblée brandit par le président et non à l‘intérêt supérieur de la nation, les députés craignent non seulement le chômage mais d´être humiliés.
    LA PROBLEMATIQUE DE L’UNION SACREE EN RDC
    Historiquement, l’Union sacrée est une formule politique du début de la guerre de 1914. A cette époque, le président de la République française, Raymond Poincaré, s’adressant aux députés par le président du Conseil, René Viviani disait : ‘’dans la guerre qui s’engage, la France sera héroïquement défendue par tous ses fils dont rien ne brisera devant l’ennemi.’’ (Jean-Jacques Becker –‘’ Union sacrée et idéologie bourgeoise’’ publiée par Presses universitaires de France, Juillet-Septembre 1980). Quelques dates pour comprendre la dynamique de l’idéologie de l’Union sacrée en RDC et ses retombées.
  • En 1991-1994 : L’Union Sacrée de l’Opposition Radicale ‘’USOR’’ regroupant toutes les forces politiques de l’opposition (l’UDPS, l’UFERI et le PDSC), qui va ensuite se muer en Union Sacrée de l’Opposition Radicale et Alliés ‘’USORAL’’ avec E. Tshisekedi, Marcel Lihau, Vincent Mbwakiem et autres avec comme objectif principal : le combat pour la tenue d’une conférence nationale véritablement souveraine.
  • En 2011 : Union Sacrée pour l’alternance contre l’idée de la révision constitutionnelle et de la loi électorale proposée par la majorité présidentielle (MP)
  • 2016 marque la naissance à Bruxelles de l’Union sacrée de l’opposition le « rassemblement ».afin de tenter de définir une stratégie commune face au pouvoir de Joseph Kabila, considéré comme la bête noire dans la politique.
    L’histoire renseigne que les retombées de toutes ces ‘’Unions’’ ont été marquées par des dissensions, dislocation et l’impossibilité de gérer les ambitions des uns et des autres afin d’atteindre les objectifs qu’elles s’étaient assignés. A l’imaginaire, les opposants congolais se présenteraient comme des gens « dormant sur la même natte, mais ils ne font jamais le même rêve ».
    En jetant un regard sur les ‘’Unions sacrées’’ politiques précédentes, celle proposée par l’actuel président de la république semble particulière et intervient dans un contexte complexe. Elle rassemble les acteurs politiques de l’opposition, ceux des partis au pouvoir et des leaders de la société civile dans le but de sauver le pays comme ce fut pour la France au début de la guerre de 1914. Elle intervient au moment où le tribalisme, le népotisme et la corruption se sont accrus dans presque tous les secteurs du pays. Selon le rapport de Transparency International, la RDC se trouve au bas de l’échelle avec un score de 18 % en se classant au 168ème rang sur 180 pays classés (Corruption Perceptions Index, 2019).
    Ce qui engendre des doutes sur la capacité des acteurs politiques de transcender leurs egos pour mieux faire. Certains esprits préfèreraient voir les jeunes s’impliquer et prendre la relève. Mais la question est de savoir qui est jeune et qui ne l’est pas. Ont-ils de l’expérience pour mieux faire ? Et c’est le bon moment ?
    CONCLUSION
    De toutes les façons, nous essayons de comprendre tous les hauts et les bas de la politique que traverse notre pays et nous espérons qu´une lueur d´espoir est obligatoire, pour deux raisons principales :
  • Les acteurs politiques qui adhèrent à l’Union sacrée ou au futur gouvernement issu de cette Union pourront mieux travailler pour se faire réélire par le peuple aux prochaines élections.
  • L’initiateur de l’idéologie de l’Union sacrée de la Nation, le président de la république, connaissant les intérêts et les besoins de sa population ne peut que travailler dur pour se faire apprécier après son élection contestée par une frange de l’opposition.
  • Ainsi à entendre ses deux récentes adresses à la nation, nous voyons sa détermination à bâtir une nation prospère en commençant par combattre les antivaleurs et impulser un souffle nouveau à lier au slogan ‘’le peuple d’abord’’.
    Cependant il devra aussi s’armer des stratégies politiques et sociales pour mobiliser et embarquer le peuple ainsi que son gouvernement dans son idéologie de l’Union sacrée et du peuple d´abord.

Masharikirdc


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