Au moins six villages sont vidés de leurs habitants suite aux affrontements qui opposent les FARDC aux combattants M23 depuis trois jours dans les groupements Rugari et Kisigari, (territoire de Rutshuru). Les activités socio-économiques restent paralysées à Rugari-centre, à 45 km au nord de Goma, où se sont réfugiés plusieurs milliers d’habitants.
La situation est toujours préoccupante dans la région. Beaucoup craignent de que le M23 s’ attaque aux civils après les cibles militaires. La question qui est pendante est celle de savoir si ces combattants reçoivent de l’aide ou un renfort de I’étranger. A propos, I’attitude du Rwanda est bien scrutée. C’est pareil avec I’attitude de l’Ouganda qui héberge également des combattants M-23.
« Quand le M23 s’est désintégré, certains de ses éléments sont venus au Rwanda, d’autres sont allés en Ouganda, d’autres sont allés en Ouganda, d’autres enfin sont restés au Congo. S’agissant de ceux qui sont au Rwanda, nous avons régulièrement parlé de leur sort avec le gouvernement de Joseph Kabila, puis avec celui de Félix Tshisekedi. Nous avons fait comprendre [à nos pairs] que nous avions désarmé ces individus, qu’on les avait mis dans des camps, et que nous devions surveiller leurs activités. Cette situation n’a que trop duré. Nous avons donc demandé aux Congolais de les reprendre, quel que soit I’endroit où ils les mettent », a déclaré Paul Kagame dans une interview à Jeune Afrique.
Kagame connaît bien la situation et dresse le tableau: « Les Ougandais ont dû formuler la même demande, puisque beaucoup de membres du M23 se trouvent encore chez eux. Certains sont eux aussi dans des camps, mais un groupe, dirigé par Sultani Makenga, s’est installé près de la frontière commune entre la RDC, le Rwanda et l’Ouganda, du côté ougandais. Il est là depuis deux ans et continue à mener des attaques en RDC. Nous en avons parlé avec les autorités congolaises, et une équipe de vérification a été emmenée à l’endroit précis où ces éléments sont installés. Dire qu’ils sont associés au Rwanda est donc un non sens martèle le Président Rwandais.
Le dirigeant rwandais renvoie la grande responsabilité aux autorités congolaises: « Aujourd’hui, la RDC doit décider de quelle manière elle veut gérer cette affaire. Certains proches de ces rebelles sont au gouvernement, à Kinshasa, ou vivent en RDC. D’ailleurs, les autorités congolaises reconnaissent elles-mêmes que les éléments du M23 devraient être chez elles ».
Début novembre, les FARDC avaient accusé des combattants M-23 « venus du Rwanda » d’opérer des incursions sur le sol congolais, particulièrement à Tchunzu et à Runioni. Selon l’Armée congolaise, ces hommes armés ont été repoussés et sont retournés sur le territoire Rwandais d’où ils seraient venus. La réaction de Kigali ne s’était pas fait attendre. Les autorités Rwandaises avaient nié leur implication dans cet incident.
Le général Célestin Mbala Munsense, chef d’état-major des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), avait été d’ailleurs dépêché au Rwanda à ce propos. Il s’était entretenu avec son homologue Rwandais le général Jean Bosco Kazura au quartier général des RDF, à Kimihurura.
Ak-info
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