Soucieux de la crise politique et la situation socio-économique et sécuritaire qui prévaut dans la Province du Sud-Kivu, « la vielle garde » ou les anciens animateurs de la Société Civile du Sud-Kivu viennent de sortir une déclaration dont voici la teneur:
AU CONGO ON NE GOUVERNE PAS, ON SE QUERELLE !
DECLARATION DES ANCIENS ANIMATEURS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE DU SUD-KIVU
Nous, Anciens Animateurs de la Société Civile du Sud-Kivu, ayant participé activement à la lutte pour l’avènement de la démocratie et à la résistance contre l’avilissement et la domination de notre pays tout entier ;
Préoccupés au plus haut point par le contexte sécuritaire, sociopolitique et économique actuel de notre province. caractérisé d’une part, par l’absence d’infrastructures adéquates nécessaires à l’économie et au désenclavement des territoires par rapport à Bukavu, leur chef-lieu, d’autre part, par la persistance des affrontements dans les hauts et moyens plateaux d’Uvira, Fizi et Mwenga impliquant les groupes armés locaux (GUMINO, ANDROID,BILOZE BISHAMBUKE…) qui, a première vue, reflètent des conflits communautaires alors qu’ils cachent en réalités leur sous-traitance dans une guerre par procuration opposant sur le sol de nos ancêtres les groupes armés et armés étrangers essentiellement nos voisins du Rwanda et du Burundi et même de l’Uganda relativement éloigné de notre province.
Motivés par la publication du calendrier électoral avec des délais relativement très courts ; après avoir lu et médité la lettre et l’esprit de l’article 66 de notre Constitution dont la teneur est la suivante :
« Tout Congolais a le devoir de respecter et de traiter ses concitoyens sans discrimination aucune et d’entretenir avec eux des relations qui permettent de sauvegarder, de promouvoir et de renforcer l’unité nationale, le respect et la tolérance réciproques.
Il a en outre, le devoir de préserver et de renforcer la solidarité nationale, singulièrement lorsque celle-ci est menacée constatons avec regret ce qui suit :
Les gouvernants
Au niveau national ;
Nous les simples citoyens, apprenons par les médias des cas de trahison sur le champ de bataille et que ceux qui nous agressent ont dans leurs rangs nos propres fils égarés, y compris ceux de notre province comme collabos et que ces mêmes agresseurs comptent sur des traîtres blottis dans des institutions de notre pays.
Plus grave encore, la mobilisation générale décrétée par Le Président de la République, Chef de l’Etat, représentant de la Nation et le symbole de l’unité nationale, (cf article 69 de notre Constitution.) est torpillé par les politiciens véreux n’œuvrant que pour leurs intérêts mesquins.
Au niveau provincial ; Nous les simples citoyens, constatons que sur les cinq gouverneurs qui ont dirigé le Sud-Kivu depuis 2007, l’actuel est le quatrième à être désavoué par ses propres électeurs, c’est-à-dire, par notre propre Assemblée provinciale !
Les gouvernés : (les acteurs politiques actifs et les acteurs sociaux)
Nous autres simples citoyens, assistons à des adhésions brillantes suivies des démissions fracassantes, des palinodies indicibles et de l’émiettement des partis politiques.
En ce qui nous concerne nous-mêmes, les acteurs sociaux, entre avril 1991 et 2015, nous étions soudés comme un seul homme pour faire triompher les idéaux et les aspirations de notre peuple. Aujourd’hui notre société civile du Sud-Kivu est émiettée.
CONCLUSION
Nous invitons instamment tous nos compatriotes surtout nos concitoyens du Sud-Kivu à faire leur examen de conscience nationale et historique par rapport aux prescris de l’article 66 de notre Constitution susmentionné.
Eu égard à ce qui précède et forts de notre expérience et de notre sagesse qui en découle, puisque nous sommes des chats échaudés et craignons l’eau froide. déclarons ce qui suit :
- En ce qui concerne l’insécurité
Nous, anciens animateurs de la Société Civile du Sud Kivu, exhortons instamment tous les groupes armés se reconnaissant congolais à déposer les armes et à se désolidariser de tout Etat et / ou de tout groupe armé étranger en s’impliquant résolument dans le programme de désarmement et de démobilisation selon les Accords de Nairobi.
A tous les fils du Sud-Kivu et à tous nos compatriotes se trouvant dans le groupe terroriste M 23, nous disons qu’il est grand temps de se dégager et de rentrer dans le camp de la patrie.
- En ce qui concerne la Gouvernance de la province
Mettons les animateurs de deux institutions devant leurs responsabilités face à l’histoire et faisons le choix de les appeler au dialogue s’il échait. Mais connaissant la position et les intérêts des uns et des autres nous faisons appel A Son Excellence Monsieur le Président de la République garant de la Nation et du Bon fonctionnement des institutions, de prendre ses responsabilités en vue de permettre à la population de se préparer aux prochaines échéances électorales dans la sérénité, tant est-il que cette situation à miner sérieusement la cohésion sociale en province et qui risque d’entamer la Solidarité Nationale.
- En ce qui concerne le développement de la province
Enfin, nous demandons humblement à notre Chef de l’Etat, de daigner réserver un bénéfice équitable dans la mise en oeuvre effective du programme de 145 territoires en vue de soulager tant soit peu la misère de nos populations à la base.
Ci-dessous la question que nous nous posons et proposons à la méditation de tous nos compatriotes pour la sauvegarde de : Allons-nous continuer à donner raison à l’historien David Van REYBROUCK qui, dans Congo. Une histoire a écrit : (Au Congo on ne gouverne pas, on se quere//e» !
Fait à Bukavu, le 12 décembre 2022
La rédaction
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