Deux mois après la prise de la ville de Bunagana par les rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23), c’est un climat de méfiance qui règne à Goma et dans les environs, c’est qu’à révélé, ce mardi 30 août 2022 le professeur Dady Saleh à la rédaction de La Proximité.
En dépit des efforts des Forces armées de la République Démocratique du Congo, l’acteur politique résidant à Goma estime que c’est une mauvaise Politique de défense qui retarde encore la reprise de cette ville stratégique et d’une partie de Rutshuru passée sous contrôle des forces négatives, soutenus par les pays frontaliers.
« On ne sait pas trop expliquer, parce qu’à ce niveau, seul le président de la République peut donner une explication plausible à cette situation (…) Je sens un peu comme s’il est dans des négociations. »
Cette posture du Commandant Suprême des forces armées congolaises, Dady Saleh ne la soutient pas. En effet, ce panafricaniste insiste sur la nécessité pour la RDC de se faire respecter auprès des groupes rebelles qui sèment terreur et désolation sur son territoire.
« Nous avions dit que pour nous faire respecter on devrait récupérer Bunagana par la Force. Parce que effectivement ça ne sera pas là première fois », rassure-t-il. Avant de poursuivre ; « Si nous récupérons Bunagana par des négociations comme la fois passée, même si on l’avait conquis d’abord, on ne se fera pas respecter et ils peuvent revenir encore quand ils veulent. »
Par ailleurs, il estime que le Chef de l’État congolais devrait prendre des mesures drastiques afin de rétablir de manière définitive l’autorité de l’État dans ce coin du pays.
« Beaucoup de choses ne sont pas faites, la première chose qui devrait se faire à court terme c’est le déclenchement de l’article 63 de la constitution (…) Je reproche au gouvernement et aux députés de ne pas déclancher les articles nécessaires pour défendre la nation. Et pourtant c’est de droit. »
Au sujet de l’accord militaire en cours entre l’armée Congolaise et Ougandaise, le Professeur Saleh n’a usé d’aucune figure de style.
« On a dit au président de la République que l’Ouganda est totalement complice (..) Et moi je le confirme, l’Ouganda est là soutenant les rebelles », a-t-il alerté. D’où son appel à la rupture de tout accord entre les FARDC et l’UPDF.
Quant à l’interdiction du Gouvernement provincial du Nord-Kivu sur les Opérateurs Économiques via le poste frontalier de Bunagana jusqu’alors sous occupation des rebelles du M23 Dady Saleh déclare : « les trafics au poste frontalier sont là d’une façon ou d’une autre au détriment du peuple congolais en dépit de l’appel du Gouvernement militaire. L’Ouganda et le M23 c’est presque un seul corps. »
Autrement dit, le Professeur Saleh martèle que « la RDC devrait couper le cordon pour enfin se prendre en charge. »
Il sied de rappeler qu’au lendemain de la perte de la ville de Bunagana sur fond de complicité de Kigali et de Kampala, des voix se sont levées dans la sphère politique congolaise afin d’exiger la rupture des accords, notamment militaire, entre la RDC et l’Ouganda. Hélas ! jusqu’à ce jour, ces appels sont restés lettre morte.
La rédaction
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